Camp de Mara­sesti, Rouma­nie

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Mon père Guillaume Will,né le 27.04.1923 à Zilling (Moselle) incor­poré de force dans la Wehr­macht a été empri­sonné dans le camp de Mara­sesti, Rouma­nie, de décembre 1944 à octobre 1945. Toutes ses recherches offi­cielles concer­nant l’exis­tence de ce camp sont restées vaines. Y a t il des cher­cheurs qui travaillent sur ces sujets? Je peux trans­mettre des rensei­gne­ments détaillés et mon père peut aussi appor­ter des témoi­gnages circons­tan­ciés. Cf aussi son témoi­gnage dans Laurent Klein­hentz, Les barbe­lés rouges, p. 339 et s. Après des décen­nies de silence, ce sujet lui tient terri­ble­ment à coeur.

Avec tous mes remer­cie­ments pour tout rensei­gne­ment.

Evelyne Will-Muller

 Cour­riel : evelyne.will-muller@­wa­na­doo.fr

* CAMP de MARASESTI, Rouma­nie :

« Nous arri­vons à Focsani (décembre 1944) où presque tous les Malgré-Nous, prison­niers des batailles de Hongrie, ont tran­sité. Pour les autres ce sera à terme le départ pour l’URSS; pour nous, le départ se précise pour cet ignoble camp de Mara­sesti.
Mara­sesti se situe à 210 Km envi­ron au nord-est de Buca­rest. C’est un nœud ferro­viaire impor­tant où la voie ferrée russe (plus large de 8 cm) s’ar­rête à l’en­droit où commence la voie occi­den­tale. Les Soviets doivent appro­vi­sion­ner le front en muni­tions, il faut en effec­tuer le trans­bor­de­ment.
A la sortie de Mara­sesti, direc­tion Domnesti, se trouve une vieille ferme vini­cole déla­brée, à flanc de colline, à gauche, à la lisière du vignoble. Elle est vite clôtu­rée, grilla­gée, avec une instal­la­tion plus que sommaire. C’est là que nous atter­ris­sons.
Mille prison­niers s’y trouvent à l’ou­ver­ture : des Malgré-Nous comme moi et des Alle­mands, des Autri­chiens. Nous sommes répar­tis en groupes de dix, soli­de­ment enca­drés par un gardien.
La psychose de l’éva­sion chez nos gardiens était telle­ment grande qu’ils essayaient de « respon­sa­bi­li­ser » chacun de nous en faisant courir le bruit qu’en cas d’éva­sion de l’un d´entre nous, ils en fusille­raient deux autres.
Nous allons à la tombée de la nuit à la gare de marchan­dises. Sept jours sur sept, quel que soit le temps, nous devons à la gare de marchan­dises trans­bor­der les caisses dans une obscu­rité totale. Les doigts et les vertèbres cervi­cales sont les plus expo­sés. Si, par hasard, il n’y a pas d’ar­ri­vages, on nous enferme dans un hangar. Aucune possi­bi­lité de sortie, même pas pour faire les besoins les plus élémen­taires.
Des mille prison­niers au départ, il ne restait, au bout de cinq mois, que 576. Mis à part quelques co-prison­niers que nous avons essayé d’en­ter­rer entre deux rangées de vignes, en lisière du camp, tout ce que nous savions, c’est que les manquants étaient emme­nés à Focsani.
Peut-on parler d’en­ter­re­ment quand le sol était telle­ment gelé et nos moyens physiques inexis­tants !
Paul Frantz, un cama­rade char­mant décédé en 1986 et origi­naire de 67-Hoerdt, m’a rappelé, bien après la guerre, nos inten­tions de mettre sur la « tombe » un semblant de croix réalisé avec deux sarments de vigne dans lequel les gardiens ont aussi­tôt donné un coup de pied en hurlant leur juron natio­nal que la décence ne permet pas de traduire.
L’Am­bas­sade de France en Alle­magne atteste que vingt cinq mille prison­niers sont morts à Focsani. L’Am­bas­sade de Rouma­nie en France prétend que les deux camps de Focsani et Mara­sesti n’ont pas existé.

Après l’ar­mis­tice en mai 1945, il n’y avait plus d’ar­ri­vage d’armes et de muni­tions en prove­nance de l’Union Sovié­tique, mais un retour de caisses de muni­tion vides stockées à Mara­sesti. Quan­tité des wagons trans­por­taient des machines outils à desti­na­tion de l’Union sovié­tique, nous conti­nuions à trans­bor­der caisses et machines outils, cette fois de jour. […]

J’ai été rapa­trié le 13 novembre 1945 par le centre de rapa­trie­ment caserne Reuilly à Paris. »
(extrait de L. Klein­hentz, Les barbe­lés rouges, p.319–322)

Malgré de nombreux cour­riers et recherches, il ne m’a pas été possible à ce jour d’ob­te­nir le moindre rensei­gne­ment rela­tif au camp de Mara­sesti dont l’exis­tence est niée par l’am­bas­sade de Rouma­nie en France comme en atteste leur dernier cour­rier du 5 septembre 2010.

Deux demandes anté­rieures (avant 1999) ont été faites au Minis­tère des Anciens Combat­tants qui avait saisi le Délé­gué à la mémoire et à l’in­for­ma­tion histo­rique qui, n’ayant pas trouvé dans la docu­men­ta­tion en sa posses­sion les réponses néces­saires, en a conclu que le camp n’a pas existé.

Ce camp était sous domi­na­tion russe comme le suggère un cour­rier de l’am­bas­sade de Rouma­nie en France du 8.6.2001.

Je suis aujourd’­hui le seul survi­vant des incor­po­rés de force dans ce camp.

Se pose dans cette situa­tion la ques­tion de la non recon­nais­sance du statut de prison­niers, main­te­nus en capti­vité par les Russes, mais hors terri­toire de l’Union Sovié­tique. Il y a lieu d’évoquer la circu­laire Papon qui admet comme camps annexes de Tambov tous ceux situés dans les limites russes de 1941 (cf article de L. Henrion dans Les barbe­lés rouges, p.322–323).

Vous trou­ve­rez en pièce jointe la liste des Malgré-Nous alsa­ciens/mosel­lans prison­niers dans ce camp, aujourd’­hui tous décé­dés avec leur adresse de leur vivant.

Je rends ici aussi hommage à deux bons copains :

1) André MEYER, de Mulhouse, qui est mort et a été enterré à Focsani (source : Volks­bund Deutsche Krieg­sgrä­berfür­sorge qui conti­nue d’autres recherches)

2) PETITDEMANGE, de 68 – Hachi­mette, qui est mort hélas à 42 ans des suites de capti­vité.

Incor­poré de force dans la Wehr­macht, j’ai été empri­sonné dans ce camp, après avoir déserté du Volks­gre­na­dier­re­gi­ment 978 (Trnava) pour fran­chir les lignes sovié­tiques le 6 décembre 1944, de décembre 1944 à octobre 1945.

Guillaume WILL
né le 27 avril 1923 à 57 Zilling

* Fiche du Volks­bund concer­nant le camp de rassem­ble­ment et le cime­tière de Focsani :

Auf dem Krieg­sge­fan­ge­nen­fried­hof von Focsani, der neben dem Zivil­fried­hof « Sf. Mina » liegt, ruhen in 9 Massen­grä­bern 2.997 deutsche Solda­ten, von denen 1.726 nament­lich bekannt sind. Diese Toten waren auf Veran­las­sung der rumä­ni­schen Behör­den 1952/53 aus ihren ursprün­gli­chen Grabla­gen – Massen­grä­ber beim heute über­bau­ten Lager­gelände und ande­ren Friedhö­fen im Stadt­ge­biet -, exhu­miert und wieder­bes­tat­tet worden. Das ca. 40 × 90 Meter große Gräber­feld war bis zu seiner Herrich­tung durch den VOLKSBUND nur als ungep­flegte Gras­fläche vorhan­den. In Focsani war im Herbst 1944 ein Haupt­sam­mel­la­ger für Krieg­sge­fan­gene in dem nach Schät­zun­gen über 20.000 Wehr­macht­san­gehö­rige vers­tor­ben sind. Bei den 1992/93 durch­geführ­ten Herrich­tungs­ar­bei­ten wurde das Gräber­feld neu begrünt, mit einer Mauer einge­frie­det und ein zentra­ler Gedenk­platz ange­legt, auf dem Tafeln mit den Namen der bekann­ten deut­schen Krieg­sto­ten ange­bracht wurden.

Im Anschluß an dieses Gräber­feld befin­det sich der « Cimi­ti­rul Eroi­lor », eine Krieg­sgrä­be­ran­lage für die im Ersten Welt­krieg gefal­le­nen deut­schen (3.139) und rumä­ni­schen Solda­ten. Der größte Teil dieser Solda­ten ruht in den beiden Gebeinhäu­sern. Der Fried­hof wurde 1931/32 neuges­tal­tet und dabei u.a. die Holz- durch Beton­kreuze ersetzt. Im Zwei­ten Welt­krieg wurden 141 deutsche Gefal­lene in Einzel­grä­bern entlang den Umfrie­dung­smauern des Fried­hofes bestat­tet.

Im Rahmen der 1992/93 vom VOLKSBUND durch­geführ­ten Arbei­ten wurden alle Beton­kreuze, die größ­ten­teils umgestürzt oder nicht mehr lesbar waren, erneuert. Auch die nicht mehr erkenn­ba­ren Gräber des 2. Welt­krieges erhiel­ten neue Grab­zei­chen. Außer­dem wurden die Denkmä­ler und Gedenk­ta­feln erneuert sowie die Fried­hof­smauer instand gesetzt.

Der Fried­hof wurde am 11. Septem­ber 1994 einge­weiht.

Source: http://www.volks­bund.de/krieg­sgrae­bers­taet­ten.html

* Fiche du Volks­bund concer­nant André Meyer trans­mise par Claude Herold :

 Andreas Meyer ruht auf der Krieg­sgrä­berstätte in Focsani. Endgra­blage: Block 2 Grab II.

 Nach­name:
Meyer

 Vorname:
Andreas

 Dienst­grad:
Gefrei­ter

 Geburts­da­tum:
31.10.1919

 Geburt­sort:
Epfig

 Todes-/Vermiss­ten­da­tum:
16.04.1945

 Todes-/Vermiss­te­nort:
Focsani

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