Gabriel Andres, Histoire de l’Epu­ra­tion en Alsace-Lorraine

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jpg_andresG.jpgA comp­ter de 1944 (et jusqu’en 1953 avec le procès d’Ora­dour-sur-Glane), la poli­tique de la France est claire : déna­zi­fier, mais surtout « déger­ma­ni­ser » défi­ni­ti­ve­ment l’Al­sace et la Moselle, comme si les Alsa­ciens et les Mosel­lans avaient été plus nazis, plus colla­bo­ra­teurs que leurs compa­triotes de France occu­pée. Ainsi, par le seul fait que ces deux provinces avaient été annexées au IIIe Reich (suite à la démis­sion de la « Mère Patrie » en 1940), l’Epu­ra­tion fut propor­tion­nel­le­ment plus sévère et plus dure (mais moins sanglante) qu’ailleurs en France.
Désir de vengeance, cupi­dité, calom­nie, dénon­cia­tions, exécu­tions sommaires, arres­ta­tions hâtives et arbi­traires, inter­ne­ments et dépor­ta­tions injustes – les camps du Stru­thof, de Schir­meck ou de Metz-Queu­leu sont à nouveau le théâtre d’hor­reurs ! – touchent des colla­bo­ra­teurs, mais énor­mé­ment de civils inno­cents (y compris des enfants) ou encore des Incor­po­rés de force déser­teurs de l’Ar­mée alle­mande. Ces exac­tions et dénis de justice ont empoi­sonné une époque où il était « chic de parler français ».
Ce livre consti­tue une inté­res­sante intro­duc­tion à l’Epu­ra­tion en France annexée et le lecteur n’a qu’une envie : en savoir plus sur cette triste période pour laquelle les témoi­gnages sont malheu­reu­se­ment rares et pour laquelle la vérité histo­rique reste à mettre au jour.

NB : Le docu­ment analysé par Gabriel Andres aux pages 161–173 est consul­table sur le site www.malgre-nous.eu (rubrique Docu­ments – Epura­tion).

Nico­las Mengus

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