Lettre de l’APOGA au président de la Répu­blique, 17 mai 2010

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Colmar, le 17 mai 2010

Monsieur le Président,

Votre discours du 8 Mai, à Colmar, était, en tous points, remarquable. Je me trou­vais sur la Place RAPP et j’ai senti combien vos paroles trou­vaient le chemin des cœurs de toutes celles et de tous ceux qui atten­daient, depuis des décen­nies, qu’un chef de l’Etat français, prononçât enfin les mots par lesquels tout soupçon de trai­trise ou de lâcheté pouvait être levé.
Les incor­po­rés de force encore en vie vous en sont très recon­nais­sants.
Les enfants des 40.000 morts et dispa­rus, dont je suis, vous disent tout autant leur grati­tude. Que l’hon­neur de leurs chers défunts soit plei­ne­ment reconnu, leur est une précieuse conso­la­tion.
Mais en même temps, ils perçoivent encore plus doulou­reu­se­ment l’injus­tice dont ils se sentent les victimes, depuis qu’en Juillet 2004, un décret a été signé par le Premier Ministre, M. Jean-Pierre Raffa­rin, insti­tuant la recon­nais­sance et la répa­ra­tion finan­cière pour les orphe­lins dont les parents furent victimes d’actes de barba­rie pendant la deuxième guerre mondiale.
Vous l’avez dit fort juste­ment : l’in­cor­po­ra­tion de force dans la Wehr­macht ou dans les Waffen SS a été un véri­table crime de guerre qui a fait des 130.000 jeunes hommes d’Al­sace et de Moselle, des victimes du nazisme qui était, en soi, une barba­rie.
Dès lors, les dispo­si­tions de ce décret de 2004 devraient nous être appli­cables.
Nous ne compren­drions pas, Monsieur le Président, que les mots justes et émou­vants que vous avez su trou­ver, ne soient pas suivis par les actes qu’ils appellent à leur suite.
Nous sommes aujourd’­hui dans l’at­tente, à nouveau, par rapport à une déci­sion qui devrait s’im­po­ser en toute cohé­rence.

Monsieur le Président de la Répu­blique, au nom des quelques milliers d’or­phe­lins de guerre, pupilles de la nation, enfants de soldats français incor­po­rés de FORCE dans les troupes hitlé­riennes, je vous demande solen­nel­le­ment de faire droit à notre exigence d’être consi­dé­rés par vous, comme les égaux de celles et de ceux dont la Nation a d’ores et déjà pris en consi­dé­ra­tion le chemin de croix qui fut le leur.

Bernard RODENSTEIN

Président de la FEDERATION DES PUPILLES DE LA NATION (FPN) et de l’ASSOCIATION DES PUPILLES DE LA NATION, ORPHELINS DE GUERRE d’ALSACE (APOGA)

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