Mgr. Clemens August von Galen : un évêque exem­plaire

Commentaire (1) Résistance

 

galen.jpg Diese Datei ents­tammt der Bilder­samm­lung des Bistum­sar­chivs Müns­ter, der Urhe­ber ist Gustav Albers

Né le 16.3.1878 dans une famille aris­to­cra­tique alle­mande, Clemens August von Galen fit ses études chez les Jésuites de l’Ins­ti­tut Stella Matu­tina en Suisse, connu pour la sévé­rité de sa disci­pline et la qualité de l’en­sei­gne­ment et de l’édu­ca­tion basée sur les valeurs chré­tiennes.
Sa Foi le porta à choi­sir le sacer­doce. En 1933, il fut nommé évêque du diocèse de Müns­ter en Rhéna­nie-West­pha­lie. Il comprit rapi­de­ment que le nazisme et son idéo­lo­gie morti­fère allaient préci­pi­ter l’Al­le­magne et l’Eu­rope dans un abîme de sang, de violence, de fureur guer­rière qui entraî­ne­raient des milliers de morts dans un chaos destruc­teur.

Dès 1934, il témoi­gna de son oppo­si­tion au nazisme dans ses lettres pasto­rales et ses homé­lies. Il a été le fer de lance de l’Eglise catho­lique résis­tante en Alle­magne. Avec pour seules armes son stylo et sa Foi. Une Foi exem­plaire.
De par sa famille et son statut, il avait les moyens de fuir, de se mettre à l’abri, de se cacher, de partir à l’étran­ger. Il n’a pas fui, il est resté à la place que Dieu lui a assi­gné. Il a rempli son rôle.
Aux côtés des fidèles de son diocèse, il était le bon berger, celui qui n’aban­donne pas les brebis. Il les a conduit et protégé sur le chemin de la Foi et de la Vérité. Il a protégé les humbles, les victimes de la folie et de la bruta­lité nazies.

Le 20.7.1933, le Reich a signé un concor­dat avec l’Eglise par lequel l’Etat assu­rait le trai­te­ment du clergé et lui octroyait le béné­fice du statut de fonc­tion­naire. Mgr. von Galen n’était pas un « fonc­tion­naire » de la reli­gion, ni de l’Eglise. Il était un homme libre qui ne cher­chait pas à plaire aux puis­sants du jour. Lorsqu’il a eu connais­sance du programme d’eu­tha­na­sie des malades et des handi­ca­pés (le programme « Aktion 4″ du numéro de la rue où ce programme fut élaboré : Tier­gar­tens­trasse 4), il n’a pas hésité et s’est levé pour protes­ter et condam­ner ces meurtres perpé­trés par l’Etat natio­nal-socia­liste, un état surnommé  » der Verbre­chers­taat » par un histo­rien alle­mand.
Par sa lettre en date du 3.8.1941, Mgr. von Galen a réussi à arrê­ter le programme d’eu­tha­na­sie. Cette lettre est écrite dans une langue magni­fique. Chacun peut y sentir le souffle de l’Es­prit Saint.
Ses diffé­rentes lettres ont circulé en Alle­magne. Certaines parvinrent clan­des­ti­ne­ment jusqu’en Moselle par l’in­ter­mé­diaire des sémi­na­ristes de Spire. En effet, les nazis fermèrent le Grand Sémi­naire de Metz pour le trans­for­mer en prison et les sémi­na­ristes furent contraints de faire leurs études à Spire.

Un jour, les nazis vinrent arrê­ter Mgr. von Galen. Mais la Provi­dence veillait. Il leur dit qu’il allait se chan­ger pour les accom­pa­gner. Et il se présenta devant eux avec sa chasuble, sa mitre et sa crosse. Alors les nazis renon­cèrent à l’ar­rê­ter. A partir de ce jour, ses parois­siens le surnom­mèrent « le lion de Müns­ter ».
Les nazis se vengèrent en arrê­tant un enfant de 14 ans qu’ils jetèrent dans un cachot pendant 18 mois. En effet, de l’âge de 12–14 ans, le jeune Joachim Degen­hardt porta les lettres pasto­rales aux coura­geux prêtres qui les lisaient en chaire.
Né dans une famille profon­dé­ment catho­lique et anti­na­zie, Joachim Degen­hardt devien­dra l’évêque de Pader­born. Le pape Jean-Paul II l’éleva au cardi­na­lat.

Mgr. von Galen fut l’hon­neur de l’Eglise alle­mande. Un homme excep­tion­nel. Un saint. Il décéda le 22.3.1946. Sur sa tombe, dans la cathé­drale de Müns­ter, figure l’épi­taphe suivante : « Weder durch Lob oder durch Furcht, will Ich mica von meinem Weg abbrin­gen lassen » (« Ni les honneurs, ni la crainte ne me feront dévier de mon chemin »). Une belle épitaphe.

En 2005, le pape Benoît XVI l’a béati­fié. De nombreux fidèles le prient. Il les exau­cera bien­tôt. Et nous aurons la joie d’as­sis­ter à sa cano­ni­sa­tion.

One Response to Mgr. Clemens August von Galen : un évêque exem­plaire

  1. matter dit :

    Mgr. Clemens August von Galen : un évêque exemplaire

    5 mars 2017, par matter

    c’est Goebbels qui ,pour des raisons d/opportunité politique, demande a Hitler de différer son exécution de ce prélat en 1941, l’année suivante, Hitler voulut de nouveau l’éliminer, finalement cela ne se fit pas, mais de nombreux prêtres ayant publiquement pris la parole à sa suite furent condamnés à mort ou déportés en camp de concentration , c’est le cas du recteur de la cathédrales de Berlin , le bienheureux Lichtenberg. Mgr von Gralen fut prévenu qu’une cinquantaine de prêtres et de religieux originaires de son diocèse avait été internés en camp de concentration à cause de lui.

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