Batelier (* Seltz, Bas-Rhin, 28.01.1921 + Strasbourg 03.03.2003). Marié en 1947 ; 2 filles. Il est entré à l’âge de 14 ans dans l’Ecole de la Batellerie. Il a fait carrière dans la Marine. Au retour d’Anvers, en 1939, il est arrêté à Maxens, près de Lauterbourg, sur un bateau. Il passe l’hiver 1939–1940 sur des bateaux bloqués au port d’Anvers. En 1940, il est recherché à Rotterdam par les Hollandais accompagnés du consul français. Il est envoyé à Paris, puis à Nancy et Lutzelbourg (Moselle). Après la fonte des glaces, il a remonté deux bateaux sur Paris. Il naviguait sur les bateaux NAPHTA sur la Seine jusqu’à l’arrivée des Allemands. Il a effectué, dans le port de Corbeil, plusieurs passages pour l’Occupant. Il est retourné ensuite à Ingwiller (Bas-Rhin) où il résidait depuis l’évacuation de Strasbourg. En 1941, il a travaillé près de 6 mois à Karlsruhe avant d’être contraint, la même année, d’effectuer le RAD pendant 6 mois à Flensburg (Allemagne). Libéré, il a passé 15 jours chez lui, à Ingwiller, avant d’être incorporé de force dans la Kriegsmarine en 1942.
Charles Scherrer a été envoyé à Empten (Allemagne). Il a été blessé lors d’un bombardement : il a sauté avec la guérite dans laquelle il était de garde. Il a ensuite été muté à Bergen, puis à Narwik (Norvège) pour suivre une formation Radar dans les sous-marins.
Arpès un bref passage à Ingwiller (avec un ami qui est mort par la suite), il s’est rendu à Toulon, dans la Kriegsmarine. La Marine française a été sabordée le 27 novembre 1942.
Il a passé ensuite 12 jours à Ingwiller avant d’être hospitalisé au Lazarett de Saverne pour une ablation des amygdales.
De retour à Toulon, il apprend que son sous-marin a explosé au cours de son absence à Saverne et que tous ses camarades ont été tués.
En 1944, il est muté en Italie afin de repousser les avancées des Alliés suite au débarquement dans le Sud de la France (15 août 1944).
Charles Scherrer est fait prisonnier dans le Nord de l’Italie ou peut-être déjà en Suisse. Il a pu justifier d’où il venait et, grâce à un témoignage, a pu prouver qu’il était Français. Il a pu regagner son foyer parental à Ingwiller en octobre 1944.
Après la guerre, il a navigué comme capitaine sur le Rhin, puis, au sein de la CNFR (Communauté de Navigation Française Rhénane), il a occupé un poste dans les bureaux du Port-du-Rhin jusqu’à sa retraite.
N. M.
Renseignements communiqués par Danièle Neunreiter, fille de Charles Scherrer.