Je cherche à savoir ce qu’il est advenu de mon oncle Joseph Wagner, incorporé de force mosellan.
Voici les renseignements que je peux vous donner :
Joseph Dominique Marie WAGNER est né le 22 août 1923 à Metz. Il est décédé en 1944. Enrôlé de force dans l’armée allemande, il est porté disparu à la fin de la guerre. Déclaré décédé en Roumanie, la date de décès est fixée au 30 septembre 1944 par un jugement déclaratif de décès rendu le 30 juin 1956. Incorporé dans la Wehrmacht et affecté à la 2. Stamm-Kp./Gren.Ers.Btl. 9 le 22 octobre 1942. Dernière mutation, le 22 décembre 1943 à la 6. Kp./Gren.Rgt. 667.
Mon père Paul Wagner disait qu’il était probablement mort à Tambov. Une de mes cousines a pour sa part retrouvé une photo de lui sur laquelle figure l’annotation « Fusillé sur le front russe ». Tandis que sa mère a toujours cru qu’il était vivant.
Je tente d’en savoir plus car, si je suis de ce monde aujourd’hui, c’est aussi grâce à Joseph, qui avait finalement abandonné l’idée de déserter afin de protéger sa famille.
Merci d’avance pour toute aide.
Philippe Wagner
Fiche du DRK transmise par Claude Herold qui nous signale que Joseph Wagner n’est pas répertorié au VDK.
Quelques informations.
Le régiment 667 appartenait à la 370ème division d’infanterie (370ID). En août 1944, cette division était rattachée à la nouvelle 6ème armée (celle reconstituée après Stalingrad) du Heeresgruppe Sudukraine, armée qui avait en charge de défendre la Bessarabie (aujourd’hui la Moldavie).
La 370ID était basée sur le flanc gauche de la 6ème armée, près de la rive Est du Prut (affluant du Danube et frontière naturelle entre la Roumanie et la Bessarabie), non loin de Jassy en Roumanie où les Soviétiques percèrent le front le 20 août 1944. Au cours de la nuit du 23 au 24 août 1944, la 370ID traversa le Prut pour renforcer le système défensif allemand mais la supériorité des Soviétiques était telle que les unités allemandes furent obligées de battre en retraite. C’est au cours de ces combats que la 370ID fut quasi anéantie et que votre oncle décéda très certainement.
Je peux aussi vous dire qu’il ne dispose pas de tombe dans un cimetière militaire allemand en Roumanie, ce qui veut dire que sa dépouille n’a pas été retrouvée.
G. Haenel
D’après Mémoire des Hommes:
Gefreiter/caporal WAGNER Joseph Dominique Marie
Né le 22/8/1923 à Metz (57 – Moselle, France)
Porté disparu, dernières nouvelles reçues en août 1944 de Jassy/Iași, Roumanie et déclaré Mort pour la France le 30/9/1944 en Roumanie
Le secteur postal FPN 34598 C mentionné sur sa fiche MdH correspond à la 6. Kompanie du II. Bataillon du Grenadier-Regiment 667 de la 370. Infanterie-Division.
22/10/1942 : incorporé dans la Wehrmacht, affecté à la 2. Stammkompanie du Panzergrenadier-Ersatz-Bataillon 9 stationné à Potsdam dans le district militaire ou Wehrkreis III.
Muté le 22 décembre 1943 à la 6. Kompanie du II. Bataillon du Grenadier-Regiment 667 de la 370. Infanterie-Division.
En novembre 1942, la 370. Infanterie-Division combat la zone au nord-ouest d’Orodzhonikidze. En raison du manque de ravitaillement et de la résistance du Front russe de Transcaucasie, l’avancée s’arrête devant Grozny et Ordjonikidze sans atteindre les objectifs opérationnels.
Avec l’encerclement de la 6. Armee à Stalingrad à la fin du mois de novembre 1942, les troupes au sud du Don se trouvent en grave danger et de fortes contre-attaques soviétiques commencent dans la zone au sud de Mozdok. Après le blocage de l’attaque de secours au profit de la 6. Armee, A. Hitler donne l’ordre de se retirer de la région du Caucase à compter du 31 décembre 1942.
La 370. Infanterie-Division se retire en janvier 1943 alors vers la tête de pont du Kouban, où elle est engagée dans de violents combats défensifs jusqu’à l’été 1943.
De l’automne 1943 à mars 1944, la 370. Infanterie-Division est déployée près de Kherson et Nikolaïev avec la 6. Armee. La 370. Infanterie-Division est réorganisée en une nouvelle division de type 44 en décembre 1943.
En janvier 1944, la 370. Infanterie-Division renforcée d’éléments de la 4. Gebirgsjäger-Division combat en Ukraine au profit du XXXIV. Armee-Korps de la 3. rumänische Armee sur la rive nord du fleuve Dnjepr/Dniepr dans le secteur du nœud ferroviaire d’Antonivka situé 10km au nord-est de Cherson/Kherson, ville située 235km au nord de Sebastopol et 145km à l’est d’Odessa.
En février 1944, la 370. Infanterie-Division combat 10km au nord de Cherson/Kherson dans le secteur est de Tschernobajewka/Chornobaivka au profit du XXXIV. Armee-Korps de la 3. rumänische Armee.
En mars 1944, la 370. Infanterie-Division combat 10km au nord de Cherson/Kherson dans le secteur est de Tschernobajewka/Chornobaivka au profit du LXXII. Armee-Korps de la 6. Armee.
Le 1er avril 1944, les éléments résiduels de la 370. Infanterie-Division combattent 330km plus au nord-ouest dans le secteur nord de Sipoteni, 8km au nord-ouest de Călărași, ville située 55km à l’est de Jassy/Iași en Roumanie et 70km au nord-ouest de Kischinew/Chișinău en Moldavie actuelle au profit du XXXXVII. Armee-Korps de la 8. Armee.
Entre avril et mai 1944, la 370. Infanterie-Division combat le long de la voie ferrée sous forme de 2 Kampfgruppen dans le secteur compris entre Călărași et le sud de Cornești 70km au nord-ouest de Kischinew/Chișinău en Moldavie actuelle.
Du 1er juin au 1er août 1944, la 370. Infanterie-Division combat dans le secteur des hauteurs comprises entre le nord-est de Cornești et Condrătești, 70km au nord-ouest de Kischinew/Chișinău en Moldavie au profit du VII. Armee-Korps de la 6. Armee.
En août 1944, le Grenadier-Regiment 667 est détruit dans la zone d‘opérations du groupe d’armées du Sud de l’Ukraine/Heeresgruppe Südukraine. La 370. Infanterie-Division est également anéantie en août 1944 et officiellement dissoute le 9 octobre 1944 ; ses éléments résiduels renforcent la 76. Infanterie-Division et la 15. Infanterie-Division.