Gérard Michel, président de l’association Orphelins de Pères Malgré-Nous d’Alsace-Moselle (OPMNAM) et secrétaire général de l’ADEIF du Bas-Rhin, est décédé le 5 novembre dernier, à l’âge de 80 ans. Pendant toute sa vie, il a été marqué au fer rouge par le décès d’un père enrôlé de force qu’il n’a pas connu. Succédant à Bernard Ernewein à la direction de l’OPNAM, il n’a jamais ménagé ses efforts pour défendre la Mémoire des incorporés de force et les droits de leurs orphelins. En septembre 2017, il regrettait qu’un universitaire réduise « les revendications des orphelins aux indemnisations, ceci nous blesse au fond du cœur. Notre combat serait donc alimentaire ? », ajoutant : « Les orphelins des Malgré-Nous n’ont jamais été indemnisés, ni par l’Allemagne, ni par la France (sauf à considérer la pitance distribuée aux pupilles de la Nation) ». Lors de son discours du 26 août 2018 au Mémorial d’Obernai, il déplorait un flagrant « déni de la réalité » : « Depuis 1945 nous attendions vainement l’acte de contrition, d’un chancelier allemand… or ils se sont rendus à Oradour, mais jamais ils n’ont confessé leurs crimes chez nous… ». En dépit d’incessantes démarches, rien ne bougeait vraiment. Dans un Manifeste daté du 14 juillet 2023, il dénonçait encore et toujours cette non-reconnaissance : « L’Allemagne, à ce jour, n’a jamais reconnu le « crime contre l’humanité de l’incorporation de force ».L’Allemagne ne reconnait pas ses crimes, de ce fait, elle estime que c’est à la France de s’occuper des orphelins de guerre… français. C’est d’un cynisme à toute épreuve ! ». Si la maladie a triomphé de sa personne, le combat des Orphelins pour la reconnaissance des souffrances endurées se poursuit.
Nicolas Mengus
NB : les documents cités ici sont consultables sur notre site.


