Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, a demandé à tous les curés de paroisses de faire sonner le glas dans les églises vendredi 25 août à 18h pour commémorer le triste anniversaire de la parution du décret Robert Wagner.
Voici le communiqué de presse précisant le sens de cette décision :
Vendredi prochain marquera le 75ème anniversaire (25 août 1942) du décret du Gauleiter Robert Wagner instaurant, suite à l’échec des campagnes de recrutement de volontaires, l’incorporation de force des Alsaciens dans la Wehrmacht, voire dans la Waffen SS.
21 classes d’âge ont été concernées (de 1908 à 1928) soit environ 100 000 Alsaciens. 35 000 ont été tués ou portés disparus (13 000 sur le front de l’Est). Plus de 30 000 ont été blessés, dont 10 000 grièvement.
Pour la rendre incontournable, Le Gauleiter décide également de graves représailles à l’encontre des familles et des amis de ceux qui auraient pris la fuite, décidé la désertion ou la dissimulation. Malgré les risques, environ un quart des effectifs concernés s’est soustrait à cette incorporation forcée, notamment en désertant sur le front Est.
La singularité de leur situation n’est pas comprise et, comme les autres prisonniers, ils se retrouvent confrontés à la dure réalité des camps soviétiques (Tambow par exemple). Sur le front occidental, certains « Malgré-nous » se rendirent à l’armée américaine après avoir déserté. Ils comprirent rapidement qu’ils étaient considérés par la puissance amie non comme des insoumis, mais comme des déserteurs de l’armée allemande.
Ils furent envoyés dans des camps dans l’ouest de la France, aux côtés de prisonniers allemands qui ne cachaient pas leur mépris pour ces « traîtres à la patrie ». À l’humiliation de la double défaite, celle de la France et celle de l’Allemagne, s’ajoutait l’humiliation de la double trahison supposée, celle de la France de De Gaulle et celle de l’Allemagne de Hitler.
Incompris, beaucoup ont subi des vexations, des mises à l’écart et ont été victimes d’épuration. Par ailleurs, les « malgré-nous » ont été durement attaqués par les militants du Parti communiste français, pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d’internement soviétiques, et pour leurs témoignages sur les conditions de vie et de la guerre à l’Est.
L’Église catholique en Alsace s’associe à la commémoration de ce funeste évènement organisé le vendredi 25 août 2017, et demande à Messieurs les curés de faire sonner le glas ce même jour à 18 heures.
Aux messes dominicales des 19 et 20 août 2017, prévoir d’annoncer cette sonnerie de cloches.
On peut aussi faire une intention de prière à la prière universelle :
Les Malgré-nous sont partis de d’Alsace, ils ont été forcés de revêtir l’uniforme d’une armée étrangère, ils ont donné leur vie dans la fureur des combats ou dans l’horreur des camps.
Seigneur, reçois, dans ton Royaume, la vie de ces soldats. Qu’ils y trouvent la Paix dans la lumière de la Résurrection. Que les familles éprouvées par le deuil trouvent la consolation dans l’espérance de la vie éternelle.
Article paru dans « L’Ami hebdo » du 20.8.2017 :