Une chapelle existe dès le Moyen Age. Elle constituait, notamment, une halte sur le chemin qui menait les condamnés au gibet, mais aussi pour ceux qui allaient être internés dans une léproserie. De là viendrait son nom : « Notre-Dame des Larmes ».
Détruite lors des combats de la Seconde Guerre mondiale, elle allait être liée à un autre drame : celui de la « déportation militaire « dont furent victimes les Alsaciens et les Mosellans enrôlés de force dans l’armée allemande.
En effet, l’un d’eux, Xavier Wintzer, revenu en vie du front russe et de la captivité à Odessa, formula le voeu que le chapelet y soit récité chaque année à l’Assomption. Les associations de « Malgré-Nous » d’Alsace, de Moselle et du Luxembourg ont contribué à redonner vie à la chapelle en 1970 : désormais appelée « Notre-Dame des Malgré-Nous », elle a été pourvue d’une cloche baptisée « Pax Malgré-Nous ».
D’anciens incorporés de force s’y sont retrouvés chaque 1er mai. En 1976, les survivants du camp de Bjelcie s’y sont rassemblés pour une cérémonie d’action de grâce.
Nicolas Mengus
Source : M.-Th. Fischer, « Pèlerinages et piété populaire en Alsace », Strasbourg, 2003, p.224 (d’où la photo est extraite).