A. Marcel

Commentaire (0) Les incorporés de force face à leur destin

 

Soldat de l’Ar­mée française en 1939–1940, puis époux d’une jeune Alle­mande, Marcel A. est incor­poré d’of­fice dans les SS et envoyé sur le front russe. De retour en Alsace, il est condamné à six ans de prison.

AbriHatten_Manner_Elsass.jpgMarcel A. est né le 10.8.1917. Engagé volon­taire dans les Chas­seurs à Saverne, il est fait prison­nier par les Alle­mands en Belgique. Il est trans­féré dans le Sude­ten­gau, à Mere­ditzklös­terle. En tant qu’Al­sa­cien, il sert de traduc­teur, mais parti­cipe égale­ment au creu­se­ment de tran­chées de cana­li­sa­tion. Un jour, lors d’un ébou­le­ment, il est ense­veli avec quatre autres cama­rades.

Un prison­nier français incor­poré chez les SS

Pris en charge par le direc­teur d’une fabrique de liège, il fait la connais­sance des deux filles de ce dernier. La première est infir­mière, la seconde est secré­taire de l’usine ; c’est elle qu’il va épou­ser. C’est à partir de ce mariage
qu’il va inté­res­ser les auto­ri­tés alle­mandes. Beau jeune homme d’1m75, il est enrôlé de force dans les SS et suit une forma­tion à Dachau, avant d’être envoyé en Ukraine. Il y est blessé par un parti­san – un gosse d’une douzaine d’an­nées. Une fois guéri, il est envoyé sur le front russe. Il perd son bras
droit en 1943.

Il est toujours hospi­ta­lisé quand les Russes inves­tissent l’hô­pi­tal. Pour échap­per à une mort certaine, il parvient à se cacher, puis à traver­ser, sous le tir des Russes, le fleuve tout proche. De l’autre côté, il est récu­péré par les Améri­cains qui le soignent. Il est renvoyé chez ses parents en 1946.

« Un SS est rentré! »

Au village, la nouvelle se répand rapi­de­ment : « Un SS est rentré ! ». Les gendarmes sont donc venus cher­cher Marcel A. et l’ont incar­céré à Saverne pendant près d’un an. A l’is­sue de son juge­ment, il a été condamné à 6 ans
de prison. Durant cette période, il était plus souvent à l’hô­pi­tal qu’en prison. Comme il lui était inter­dit de reve­nir en Alsace avant dix ans, il est allé à Stutt­gart pour retrou­ver sa femme. Hélas! Celle-ci avait un nouveau compa­gnon, car elle ne voulait pas d’un manchot.

Ce sont les Anciens Combat­tants de Stutt­gart qui l’ont aidé à trou­ver une place à la poste de cette ville. Il s’est ensuite rema­rié.

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