C’est un formidable spectacle, plein de pertinence et de sincères émotions, que nous offrent son créateur Charly Damm, les quatre chorales – de Brumath, Kaltenhouse, Zinswiller et la Chorale œcuménique du Bitcherland -, accompagnées de l’Harmonie du Bitcherland et, bien sûr, les comédiens dont le jeu dramatique est souligné par un éclairage adéquat. Une véritable descente dans l’enfer de l’incorporation de force où Alsaciens et Mosellans ont été engloutis dans les ombres de la guerre et de la captivité pour ne parfois pas en revenir. Un très bel hommage à la mémoire de ces Français annexés dont la jeunesse a été gâchée, voire pulvérisée.
Dans le cadre de l’exposition, Nicolas Mengus et Régis Baty y dédicacaient leurs ouvrages sur les incorporés de force dans la Waffen-SS et sur Tambov et la captivité soviétique.
Le conseil de révision où de jeunes Français vont devenir soldats allemands sous la contrainte.
Premières sueurs dans l’armée allemande : le fameux Drill qui a marqué les mémoires par sa dureté, mais qui aura sauvé des vies au front.
Le sort peu enviable du réfractaire qui n’échappera pas à son incorporation dans l’armée, voire pire.
Premier Noël dans la Wehrmacht. Un moment particulièrement douloureux, loin des siens et revêtu de l’uniforme de l’ennemi.
Un échange sincère de points de vue opposés entre un incorporé de force et un officier allemand. Un jeu dangereux pour le Français : sera-t-il dénoncé pour son attitude francophile ?
Capturés par les redoutables femmes-soldats de l’Armée rouge ! Un moment critique où la vie ne tient qu’à un fil. Beaucoup n’y ont pas survécu.
Les ombres du camp de rassemblement de Tambow-Rada, un camp parmi la nébuleuse des camps de l’URSS. Qui survivra au froid et aux privations ?
Les kapos, prisonniers comme les autres, abusent de leur pouvoir, comme dans tous les camps… Des haines tenaces vont en naître et resteront vives bien après la guerre.
La nouvelle tant redoutée par les parents et les épouses est arrivée : il ne reviendra pas… Aura-t-il seulement une sépulture ?
Une très bonne exposition de Charles Muller, président de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Brumath et Environs, permet de mieux appréhender le thème du spectacle dans toute sa complexité : l’incorporation de force des Français d’Alsace et de Moselle dans l’armée de l’Allemagne nationale-socialiste.