ETAT CIVIL :
BLAU Pierre,
Né le 21/11/1916 (mais déclaré le 22 par son père),
A Saint Julien lès Metz (Moselle),
Décédé le 22/11/1998 à METZ.
Habitant METZ VALLIERES lors de son incorporation de force,
Travaillant alors comme vérificateur des viandes aux abattoirs de METZ,
Marié à Marguerite MAURICE le 23/09/41.
AVANT L’INCORPORATION DE FORCE / SERVICE DANS L’ARMEE FRANCAISE :
Affecté le 20/5/1937 à Marrakech, pour deux ans, au 3ème Régiment d’Artillerie Autonome Coloniale du Maroc. Alors que le temps était écoulé, les rumeurs de déclaration de guerre ont retardé le retour au civil. Le 18 juillet 1939, embarque à Casablanca pour Marseille.
Un mois de congé passé à Metz chez ses parents, a été affecté à Morhange, au 166ème Régiment d’Artillerie. Chauffeur à l’Etat Major. 21 juin 1940, fait prisonnier à Sélestat. Se fait transférer à Colmar (où les Allemands libéraient plus vite qu’à Sélestat) pour y convoyer des chevaux, avec 19 autres volontaires. Le 5 juillet 1940, est libéré au titre d’Alsacien-Lorrain. Rentre par ses propres moyens à Metz. Permission d’armistice. Condition de « prisonnier libéré ».
INCORPORATION DE FORCE :
Travaille alors comme vérificateur des viandes aux abattoirs de METZ.
le 26 juin 1943, incorporé de force au Stamm-KP/Grenadier Ersatz Btl 162.
Engagé sur le front russe (ZLOBIN, près de Smolensk)
S’automutile le 23 / 01 /44 au moyen d’une mitraillette russe dite « tarte au fromage » trouvée peu avant, près de SOCKLETROJE.
26/01/44 : hôpital de MINSK
3/02/44 : Reserve-Lazarett VIII de WARSCHAU, Pologne
12/02/44 : Reserve-Lazarett LANGEN, près de FRANCKFURT ODER MAIN, Allemagne (s’arrange alors avec un chirurgien pour rentrer sur Metz en permission à la condition que ce médecin ne le revoie plus, donc qu’il déserte d’une certaine manière en somme).
permission de 4 jours à Metz
26/02/44 : Reserve-Lazarett I METZ
six semaines plus tard renvoyé à MÜNSTER en WESTPHALIE, y demande une permission officielle comme de retour du front. A la fin de la permission est reparti à MÜNSTER.
16/06/44: envoyé travailler à UNNA, en WESTPHALIE, dans un arsenal de l’armée (HEERESZEUGAMT UNNA)
24/06/44 : profitant (grâce au filon d’un Alsacien) d’un convoi vers METZ, profite de l’arrêt à TREVES et du ralentissement du trafic vers METZ, pour monter dans un train de charbon qui va à METZ. Descend en gare de THIONVILLE, prend un train de voyageur jusqu’à WOIPPY, saute de celui-ci et déserte.
Se cache sur METZ, aux abattoirs, avec son beau-frère Eugène MAURICE, lui aussi déserteur.
APRES LIBERATION DE METZ :
8/03/45 : se présente dans les services de l’Armée Française car n’avait pas effectué la totalité de son engagment, affecté au COI 121 à METZ, le IIème Génie.
puis expédié à PARIS CLIGNANCOURT, dans l’Artiellerie Coloniale.
là la blessure du bras a recommencé à suppurer, a fait deux hôpitaux : PETIT CLAMART et SAVIGNY SUR ORGE.
Demande sa démobilisation,
1/08/45 : définitivement de retour chez lui.
Autres camarades incorporés de force qu’il a cotoyé :
HENSE Raymond, ami d’enfance aujourd’hui décédé, incorporé le même jour que lui, même endroit. Mais se perdent de vue après Noël 43, près de ZLOBIN, Russie. Egalement déserteur de la Wehrmacht, s’est caché lui dans les égouts de la Tannerie de METZ.
METZINGER, de Rombas ou HAGONDANGE : ensemble le 1er janvier 44 à ZLOBIN, Russie. il a ce jour-là reçu un éclat de grenade dans la cuisse et mon grand-père l’a alors mis sur une toile de tente et l’a ramené en le tirant auprès d’un infirmier, à 50m derrière leur position d’attaque.
MAURICE Eugène : blessé par des éclats de schrapnell, dans le bas du dos et les jambes. Il est décédé il y a quelques années.
Tous ces renseignements viennent du Soldbuch de mon grand-père et surtout de ses souvenirs rassemblés dans un recueil à destination de la famille (« TRANCHE DE VIE » 1916/1946).
Texte établi par Séverine Matuszewski, petite-fille de Pierre Blau