Je cherche à connaître l’endroit où repose mon frère René Charles Bonnet, né le 30.5.1924 à Ottersthal (Bas-Rhin) et résident à Monswiller, incorporé de force et disparu le 16.2.1945 (ou vers le 8.2.1945 selon un autre document) près du village d’Angarr ou Augarr près de Landsberg (Prusse orientale, Brandenbourg) ; il n’a pas reparu à son domicile depuis le 15.4.1944.
Sa dernière adresse connue est « Gefreiter Bonnert Renatus / Infanterie Geschütz Kompanie / Infanterie Regiment 1073 / Division 541 / FPN 29642B« .
Henrich Stoffels, de Düsseldorf-Reisholz, le 13.10.1952, croit avoir vu René Bonnet pour la dernière fois dans le secteur de Rozan (Pologne) en janvier 1945.
Témoignage de Hellmut Schumacher, de Lübeck, le 17.7.1949 : « J’étais avec votre fils dans le 2e groupe de la 2e compagnie du régiment d’Infanterie n°1073 (…). Après une retraite difficile, nous avons pris position au village de Augarr, près de Landsberg (Prusse orientale). Il y avait là d’anciens fossés ( Laufgräben ) que notre compagnie, forte de 36 hommes, devait défendre. Lors de ces durs combats, votre fils a été grièvement blessé à la tête le 16.2.45. Malgré le bandage que lui a immédiatement mis un sous-officier infirmier (« Sanitäts-Uffz. »), votre fils est mort dans l’heure qui a suivi. Nous n’avons pas pu penser à enterrer votre fils, car nous été contraints de dû quitter la position peu après et sommes tombés aux mains des Russes. Nous n’étions plus que 6 hommes de la compagnie… ». Il ajoute dans une seconde lettre du 4.8.49 que René Bonnet et lui étaient côte à côte dans ces fossés profonds d’environ 80 cm. « Devant nous s’étaient postés des tireurs d’élite ennemis qui faisaient feu au moindre mouvement. Il avait été dit qu’il ne fallait pas inutilement sortir la tête du fossé. J’avais souvent mis en garde votre fils de ne surtout pas le faire, mais à un instant d’inattention et votre fils a du regardé par-dessus le rebord. Touché à la tête, il est retombé, inconscient, dans le fossé ». Il poursuit son récit : bandage immédiat de la blessure qui se trouvait à 2/3 cm au-dessus de l’oeil droit, tirs et charge des Russes rendant la position intenable. Lorsque les survivants ont été capturés, René Bonnet n’avait pas repris connaissance et était déjà mort. H. Schumacher est persuadé que son camarade a eu une mort douce et surtout qu’il a échappé à bien des tourments s’il était tombé aux mains des Russes avec sa grave blessure.
René Bonnet était l’unique Alsacien de la compagnie. Il a été déclaré « Mort pour la France » en 1959.
Avec mes remerciements anticipés
Marcel Bonnet
12 rue du général Leclerc
67700 Monswiller
* Renseignements transmis par Claude Herold :
René Bonnet n’est pas répertorié au Volksbund.
La Feldpostnummer 29642 B correspondait à la 13e compagnie du Grenadier-Regiment 1074 de la 541. Volks-Grenadier-Division.