M. Jean Bézard, de Saint-Aubin-sur-Mer, aimerait retrouver la trace d’un incorporé de force. Il écrit : « Enfant, ici, en Normandie, à Gouville-sur-Mer, dans le département de la Manche, fin juillet 1944, il m’est arrivé de parler plusieurs fois avec deux soldats sous l’uniforme allemand.
Un jour, ils me questionnèrent sur l’école et les programmes. Je crois me souvenir que nous connaissions les mêmes contes.
Mon père me vit. Il avait dû, lui aussi, parler avec eux, car il me dit : « Ils sont plus français que nous ». Bientôt, il raconta à table le drame des « Malgré-Nous ».
Dans ma mémoire reste gravé à jamais le souvenir d’un de ces deux soldats. Il se tenait assis devant l’âtre, le casque pendu au bras, son fusil était appuyé sur le mur. Ce soldat, les yeux remplis de larmes, chantait Sérénade sans espoir.
A la nuit tombante, il est parti en camion vers le front situé dans la région de Lessay ou de La Haye-du-Puits. Jamais nous ne le revîmes.
Nous ne connaissions ni son prénom, ni son nom!
Nous avons été libérés le 27 juillet 1944. Hélas, je ne puis donner la date du jour où cette émouvante scène eut lieu.
Si je connaissais son unité, pourrais-je savoir ce qui peut-être il devint ? Et si il a encore de la famille? ».
M. Jean Bézard
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