C’est une évidence. Certains propos et prises de positions tenus par Elimar Schneider dans son livre-témoignage ne feront pas l’unanimité. Ce fut déjà le cas lorsque ce livre est paru en 1979, en langue allemande, sous le titre SS-Beutedeutscher. Weg und Wandlung eines Elsässers et signé du pseudonyme Sadi Schneid. Marqué par les atroces pendaisons de Tulle (juin 1944) et tout authentique incorporé de force qu’il était, Elimar Schneider resta fidèle, non à l’idéologie national-socialiste, mais à ses camarades de front de la Waffen-SS et ne s’en cacha jamais. Personnage trouble pour les uns, « grande gueule » pour les autres, il ne mâche pas ses mots pour décrire son vécu en Alsace annexée qui va le conduire, comme environ 2000 autres jeunes Alsaciens de la classe 1926, dans la Waffen-SS et, pour une partie d’entre eux, dans la 2e division blindée SS « Das Reich ». N’en disons pas plus. Si une partie du récit d’Elimar Schneider avait déjà été publiée dans Entre deux fronts. Les incorporés de force alsaciens dans la Waffen-SS (2 vol., 2007–2008) et sur www.malgre-nous.eu, le public non-germanophone peut désormais découvrir la totalité de son parcours grâce au travail de traduction de Ludwig Andreas. Une occasion de découvrir ou de redécouvrir un témoignage et un « Alsacien prise de guerre » hors du commun.
Nicolas Mengus
Elimar Schneider, SS malgré moi. Tribulations d’un Alsacien, GFH Editions, 2024, 261 pages, 29 euros.
Pour contacter le traducteur Ludwig Andreas, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse : ludwig.vonelsass@gmail.com