Je m’intéresse à la filière d’évasion de Haguenau (filière du Dr Flesch et de Caroline Muller), qui a oeuvré de 1941 à 1942 et à permis à un grand nombre de prisonniers de guerre français et de réfractaires alsaciens de passer la frontière de la zone annexée.
Elle est également connue sous le nom de filière de « Tante Jeanne » (nom de résistante de Caroline Muller) et allait Wissembourg-Soultz (Bas-Rhin) à Sainte-Croix-Lièpvre (Haut-Rhin), avec des ramifications à Haguenau, Colmar et Sainte-Croix-aux-Mines.
Le réseau a fonctionné jusqu’à l’arrestation à partir de mars 1942 (sur dénonciation d’un agent infiltré) de quelques-uns de ses membres, dont Caroline Muller et une petite dizaine d’autres personnes, internées à la prison de Strasbourg, d’où ils sont transférés au camp de Schirmeck (certains y restent jusqu’à la libération du camp en novembre 1944, d’autres sont évacués vers le camp de Gaggenau jusqu’en avril 1945).
Caroline Muller, décédée à 50 ans – Mort pour la France – en centre de soins à Annecy (Haute-Savoie) en 1958 des suites des privations et horribles sévices subis durant sa déportation, a été déportée, via plusieurs prisons allemande, au camp de Ravensbrück où elle reste jusqu’en 1945.
Elle est titulaire de la Médaille de la Résistance par décret du 24 avril 1946, décorée de la Croix de guerre 1939–1945 avec étoile de vermeil (puis avec palme) et citation du Ministre des Forces armées à l’ordre du corps d’armée (31 décembre 1947), diplôme de passeur délivré le 20 mai 1949, chevalier de la Légion d’honneur par décret du 26 janvier 1956 comme sous-lieutenant déportée résistante, officier de la Légion d’honneur par décret du 4 décembre 1956 comme mutilées de guerre (invalide à 100 %).
Il semble que le « service du 2e bureau » (capitaine Schaller) détenait en 1945 le dossier que la Gestapo avait abandonné. Il avait « plus de dix centimètres d’épaisseur et était soigneusement relié ».
D’après ce que je crois comprendre, lors de la libération de la ville (23 novembre 1944), les membres de la Gestapo de Strasbourg se réfugièrent en hâte à Kehl, en abandonnant une grande partie de leurs archives dans leurs bureaux de la rue Sellenick.
Je recherche donc des pistes où je pourrais retrouver ce dossier, qui a servi à la condamnation de plusieurs collaborateurs et traitres lors de l’épuration en Alsace.
Je vous remercie par avance pour tout conseil.
Xavier Lustig
xavier.lustig@yahoo.fr