A compter de 1944 (et jusqu’en 1953 avec le procès d’Oradour-sur-Glane), la politique de la France est claire : dénazifier, mais surtout « dégermaniser » définitivement l’Alsace et la Moselle, comme si les Alsaciens et les Mosellans avaient été plus nazis, plus collaborateurs que leurs compatriotes de France occupée. Ainsi, par le seul fait que ces deux provinces avaient été annexées au IIIe Reich (suite à la démission de la « Mère Patrie » en 1940), l’Epuration fut proportionnellement plus sévère et plus dure (mais moins sanglante) qu’ailleurs en France.
Désir de vengeance, cupidité, calomnie, dénonciations, exécutions sommaires, arrestations hâtives et arbitraires, internements et déportations injustes – les camps du Struthof, de Schirmeck ou de Metz-Queuleu sont à nouveau le théâtre d’horreurs ! – touchent des collaborateurs, mais énormément de civils innocents (y compris des enfants) ou encore des Incorporés de force déserteurs de l’Armée allemande. Ces exactions et dénis de justice ont empoisonné une époque où il était « chic de parler français ».
Ce livre constitue une intéressante introduction à l’Epuration en France annexée et le lecteur n’a qu’une envie : en savoir plus sur cette triste période pour laquelle les témoignages sont malheureusement rares et pour laquelle la vérité historique reste à mettre au jour.
NB : Le document analysé par Gabriel Andres aux pages 161–173 est consultable sur le site www.malgre-nous.eu (rubrique Documents – Epuration).
Nicolas Mengus