Je fais des recherches sur le parcours de mon oncle Hubert Haberbusch (* Molsheim, Bas-Rhin, 1918). Il a été incorporé de force dans la Wehrmacht le 20 mai 1943. Affecté sur le front de l’Est, il a été blessé deux fois, en 1944 et en janvier 1945.
je sais qu’il a été grièvement blessé par un tir (sniper ?) qui l’a atteint au cou. Il en a gardé une cicatrice indélébile. De même, il a tué « un Russe » lors d’une « confrontation » face à face, lorsque sa section a occupé un village.
Hospitalisé en Autriche, il a été capturé par l’Armée Rouge près de Vienne en janvier ou février 1945. De là, il est allé à pied jusqu’à Tambov, et c’est au cours de ce transfert que lui et ses compagnons de captivité étaient parfois exposés nus aux habitants des villages traversés. A Tambov, il aurait été employé comme bûcheron. Il a été libéré le 2 octobre 1945. Recueilli par l’armée anglaise, il est rentré en France (Chalons sur Saône) le 16 novembre 1945, et il a retrouvé son foyer familial le 27 novembre 1945. Après guerre, il a travaillé à la SNCF. Il est décédé en 1990, à l’âge de 60 ans. En fait, il ne s’était jamais remis de
cette campagne de Russie dont il avait ramené, outre sa blessure au cou, d’innombrables éclats d’obus dans les jambes qui ont fini par miner son système circulatoire.
Les assertions concernant sa capture en Roumanie sont donc erronées, mais comme mon oncle n’en parlait jamais… Peut-être avait-il seulement combattu en Roumanie ?
Voici un récapitulatif basé sur une fiche qu’il a lui-même renseignée :
20 mai 1943 : incorporé et affecté à la Stammbatterie Nuremberg
27 mai 1943 : 1° batt/Schw.Arbt Nuremberg
7 janvier 1944 : Marschbatterie Est-
4 juillet 1944 : Autre bataillon (à pied)
Est hospitalisé :
le 7 octobre 1944 : Blessures contractées près de Vienne (Paarta) hospitalisé à Vienne dans le Lazareth XXII 4
fin janvier 1945 toujours à Vienne
Est fait prisonnier près de Vienne début février 1945 par l’Armée Russe.
Interné au camp russe (Tambov) Sibérie Côte Oural
Libéré de captivité le 2 octobre 1945 transit par le camp anglais de Berlin
Remis aux autorités françaises le 16 novembre 1945
Rapatrié le 27 novembre 1945 en transit par le Centre de Chalons sur Saône.
J’ajoute que mon Oncle est rentré chez lui, à Friedolsheim, mi décembre 1945.
Je m’intéresse aussi au destin d’un camarade de mon père. Mon père
était Lorrain, originaire de Montbronn (Moselle). Né en 1914, professeur de mathématiques dans le civil, officier de réserve, il a fait la campagne de France dans la 2e DCR (Croix de Guerre 1939/1940). Après l’Armistice, il a refusé de rentrer en Lorraine occupée. En novembre 1940, il a été affecté au Collège français de Lisbonne (Portugal), ce qui lui a permis d’éviter l’enrôlement dans la Wehrmacht. C’est avec émotion que j’ai retrouvé sur la liste des « Malgré-Nous non rentrés » en 1948, le nom de Léon BAR (Mosellan), camarade de communion de mon père. Celui-ci l’évoquait parfois (disparu quelque part en Russie, disait-il).
Je serai donc intéressé d’en apprendre davantage sur le parcours de ces deux hommes et j’adresse tous mes remerciements à toute personne qui pourra m’aider ou m’orienter dans mes recherches.
Jean-Antoine Philippe
Courriel : jap.guyane@orange.fr