Il y a 70 ans, les Gauleiter Wagner et Bürckel instauraient le service militaire obligatoire pour les Français d’Alsace et de Moselle annexés illégalement au IIIe Reich national-socialiste. Ce sont les victimes de ce crime de guerre – les Malgré-Nous et les Malgré-Elles, les tués et les disparus, les veuves et les orphelins – qui ont été honorés ce 25 août au Mont National à Obernai en présence de près d’un millier de participants.
La croix des Malgré-Nous au Mont National d’Obernai.
Le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, Kader Arif, salue les nombreux porte-drapeaux.
Le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, Kader Arif, passe en revue les troupes en présence du colonel Leurs, représentant le gouverneur militaire de Strasbourg. Dans son discours, il a insisté sur l’hommage qui est dû aux Malgré-Nous – « ces hommes et ces femmes ont droit à notre respect » – et sur le fait que le succès de la réconciliation de la France et de l’Allemagne reposait sur leur sacrifice. Voir texte en PJ.
Jean-François Collange, président de l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace et de Lorraine, et Mgr. Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, lors de la prière œcuménique dédiée aux jeunes hommes et jeunes femmes incorporés de force. Des représentants des cultes israélite et musulman étaient également présents au Mont National.
Deux enfants du Conseil municipal des jeunes d’Obernai ont lu un poème de Gérard Michel, président de l’OPMNAM, intitulé « Absence ? » en hommage aux non-rentrés dont il ne subsiste parfois qu’une photo et quelques affaires. Voir texte en PJ.
Guillaume Deininger interprète sa chanson « Malgré lui ! », accompagné par le guitariste Thomas Guillon. Il l’a dédiée à Marcel Specht et à tous les incorporés de force. Pour écouter cette chanson : http://www.benfeldtv.com/video.php?video=UcQhoCN6eY
Philippe Richert, président du Conseil régional d’Alsace, a souligné que « l’incorporation de force ne fut pas seulement un crime de guerre, ce fut aussi un crime contre l’humanité » et que, très prochainement, un Mur serait élevé à Schirmeck pour « donner un nom à nos morts à défaut de pouvoir leur donner une sépulture ».
Le général Jean-Paul Bailliard, président de l’ADEIF du Bas-Rhin, au nom de toutes les victimes de l’incorporation de force, a rappelé que c’était désormais aux orphelins de Malgré-Nous de préserver et de transmettre la mémoire de ce crime de guerre : « Les orphelins méritent donc toute notre sollicitude (…). Eux aussi ont été les victimes de l’incorporation de force ».
Plusieurs gerbes ont été déposées par G. Boehringer, du Groupe des Anciens Combattants d’Obernai, M. Hincker, du Souvenir Français, B. Fischer, maire d’Obernai, J.-P. Bailliard et les autres présidents d’associations de victimes de l’incorporation de force, P. Weiten, au nom du Conseil général de la Moselle, Ph. Richert, G.-D. Kennel et Ch. Buttner, au nom des collectivités alsaciennes, et le ministre K. Arif, au nom de l’Etat français.
Parmi plusieurs centaines de participants, la Lorraine et la Moselle étaient bien présentes lors de cet anniversaire rappelant le douloureux passé commun de nos deux régions sous le drapeau à croix gammée.