LE MUR DES NOMS à SCHIRMECK : une œuvre qui devrait être le symbole des 3 départements annexés par les nazis de Juin 1940 à 1945 (Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle).
Témoigner et transmettre est toujours une démarche rigoureuse qui fait appel aux savoirs – aux connaissances historiques vérifiées – aux sensibilités exprimées – aux émotions les plus intimes – aux engagements citoyens et humanitaires – au respect du contexte dans lequel les événements sont relatés – avec la volonté inlassable de laisser un message intelligible qui se perpétue à travers le temps et les générations humaines.
Pour ces raisons il est crucial de se poser la question du sens de l’œuvre : doit elle nous rassembler autour de la victimisation ? ou de la déploration des morts ? ou n’est elle pas plutôt cette sentinelle indispensable pour nous rappeler les systèmes qui broient les hommes, les lâchetés qui permettent à la violence de s’installer et de s’étendre, les pulsions primitives qui annulent la Raison, au mépris de la vie et des droits humains ?
C’est cette question qui motive les AFMD 68 et 67 et qui justifie la lettre adressée au Président du Grand Est Philippe Richert. En même temps les deux présidentes signataires invitent les associations associées à ce projet ainsi que les personnes qualifiées qui se sont exprimées au cours des réunions, à recentrer les débats sur « l’enseignement à transmettre » pour le futur.
C’est une question de choix signifiant, de responsabilité, ce n’est pas une querelle ; nous sommes au-dessus de ces considérations excluantes qui pourraient entacher notre travail de Passeurs de Mémoire et de Passeurs d’Humanité.
La souffrance et les morts ne demandent pas que des larmes, ils nous demandent aussi de comprendre les causes afin que les humains ne continuent pas à reproduire les mêmes horreurs.
AFMD 68
Arlette Hasselbach