L’Al­le­magne et l’in­cor­po­ra­tion de force

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Alors que certains tentent de déve­lop­per une polé­mique autour de la créa­tion d’un Mur des Noms des victimes alsa­ciennes et mosel­lanes au Mémo­rial de Schir­meck, l’his­to­rien du Droit Jean-Laurent Vonau revient, au vu des récentes prises de posi­tion de l’Al­le­magne, sur la défi­ni­tion de l’in­cor­po­ra­tion de force en tant que crime…

De nombreux docu­ments offi­ciels (archives du Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contem­po­rains à Caen, cartes de rapa­trie­ment, statuts de l’As­so­cia­tion des Déser­teurs, Evadés et Incor­po­rés de Force du Bas-Rhin, etc.) attestent que l’in­cor­po­ra­tion de Français dans la Wehr­macht et la Waffen-SS est une « dépor­ta­tion mili­taire ». Pourquoi n’est-elle plus consi­dé­rée comme telle de nos jours ?

La déno­mi­na­tion de « déporté mili­taire » ne corres­pon­dait pas exac­te­ment à la situa­tion. Un déporté a un statut parti­cu­lier qu’on lui a conféré pour les pensions, les accès à la retraite, etc. On ne pouvait pas calquer le cas des incor­po­rés de force sur celui des indi­vi­dus qui avaient été incar­cé­rés dans les camps de concen­tra­tion. En effet, un déporté est privé de liberté, alors qu’un incor­poré de force est certes privé de sa liberté d’être un mili­taire de tel ou tel pays, mais il n’est pas privé d’une certaine liberté de mouve­ment. Il faut aussi souli­gner que les dépor­tés ont aussi refusé que ce terme soit décliné pour tous les cas de victimes du nazisme, dont les incor­po­rés de force. Tout ceci explique pourquoi la déno­mi­na­tion de « déporté mili­taire » a été aban­don­née.

 


Retrou­vez l’en­tre­tien inté­gral qu’a accordé Jean-Louis Vonau à Nico­las Mengus dans L’Ami hebdo daté du 16 avril 2016, dispo­nible en édition papier, sur tablette tactile avec notre app L’Ami Kiosk ou en édition numé­rique.


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