LALLEMAND Alfred, « LE MALGRE-NOUS » et « TAMBOW », par Denise Lalle­mand-Soltana

Commentaire (0) Mémoire

 

En hommage à mon père, prison­nier à Tambow, et à tous les Malgré-Nous

Le Malgré-Nous

 Il est parti un jour d’hi­ver

 La rage au coeur, triste et amer

 Sous l’uni­forme de l’en­nemi

 Traquer l’Yvan jusque chez-lui.

 Il est parti, c’était la guerre

 Sous la menace des fous d’Hit­ler

 Il accepta bien malgré lui

 De combattre frères et patrie.

 Il est parti à travers mines

 Au chant des orgues de Staline

 Trou­ver la peur, la neige, la boue

 Subir le froid, la faim, les poux.

 Il est parti comme ses amis

 Pour voir tomber sans même un cri

 Ces Alsa­ciens que le destin

 Fit naître entre Vosges et Rhin.

 Il est parti, pour quoi, pour qui ?

 Donner sa jeunesse et sa vie

 Pour une cause qui n’était sienne

 Une force haïe ô combien chienne.

 Dans son âme à jamais meur­tri

 Il est héros je vous le dis

 Ne lais­sez pas je vous en prie

 Ce soldat tomber dans l’ou­bli.

Denise Lalle­mand-Soltana (Seltz)

TAMBOW

 Camp de Tambow, camp de la mort

 Du déses­poir et pire encore

 Des mala­dies et de la faim

 Pour Mosel­lans et Alsa­ciens

 Dans ce goulag pour Fran­zous­kis

 Perdu dans l’im­mense Russie

 Notre uniforme est vert-de-gris

 Que faisons-nous, amis, ici ?

 Vers une soupe, un peu de pain

 Affa­més nous tendons la main

 Et dans la forêt de Rada

 Corvée de tourbe aussi de bois

 Dans le grand froid et dans la neige

 Des loques seules nous protègent

 Et déchar­nés nous nous traî­nons

 Le ventre creux pour compa­gnon

 Aux tyrans à la croix gammée

 L’Ivan n’a rien à envier

 Dysen­te­rie et enge­lures

 Vermine, gale nous torturent

 Mon Dieu pourquoi tant de souf­frances ?

 Rever­rons-nous un jour la France ?

 Nous sommes tous des Malgré-Nous

 Prison­niers si loin de chez-nous

 Au pied du bat-flanc la mort veille

 Et nous hèle lorsqu’on sommeille

 Ils l’ont suivie, Paul et Martin

 A bout de forces un froid matin

 Et avec eux tout un cortège

 De malheu­reux tous pris au piège

 De leur destin et de leur sort

 Etre Alsa­cien, est-ce un tort ?

 Nous portons, tous, les trois couleurs

 Celles de France et de l’hon­neur

 Si ce n’est pas au bout du mât

 C’est dans le coeur, qui, pour elles bat

 Soldats perdus, aban­don­nés

 Qui donc osera nous juger ?

 Oubliés du camp de la mort

 De l’injus­tice et pire encore.

Denise Lalle­mand-Soltana

 Cour­riel : denise.lalle­mand@­neuf.fr

Alfred_Lallemand_rec.jpg Ci-dessus : Alfred Lalle­mand (* Dengol­sheim-Sessen­heim 14.7.1913 + Hague­nau 23.1.1983).

* PARCOURS MILITAIRE DE :

LALLEMAND Alfred, né le 14 juillet 1913 à Dengol­sheim-Sessen­heim (Bas-Rhin)

 Domi­cile : SELTZ (Bas-Rhin) à comp­ter du 26/11/1935

 Classe 1933 – matri­cule : 3367201449

 Arme : Infan­te­rie (Dernière affec­ta­tion connue : 172° Régi­ment d’In­fan­te­rie de Forte­resse – R.I.F.)

 Soldat français :

• Appelé à l’ac­ti­vité (service mili­taire au 150° R.I.
• VERDUN) et arrivé au corps le : 20/10/1934
• Renvoyé dans ses foyers le : 12/10/1935

• Période d’exer­cice
• – du 02/05/1937
• – au 08/05/1937
• Rappelé à l’ac­ti­vité et arrivé au corps le 24/09/1938
• Renvoyé dans ses foyers le 06/10/1938

• Convoqué en appli­ca­tion du décret du 20/03/1939 le 13/04/1939
• Renvoyé dans ses foyers le 02/05/1939

• Rappelé à l’ac­ti­vité et arrivé au corps (172° R.I.F) le 15/09/1939
• Fait prison­nier par les Alle­mands à St-Dié (Vosges) le 21/06/1940

• Libéré par les auto­ri­tés alle­mandes en qualité d’Al­sa­cien-Lorrain le 15/07/1940

 Soldat alle­mand : (patro­nyme germa­nisé : LALLMANN)

• Incor­poré de force dans la Wehr­macht
• et affecté à la Stammkp./Gren. Ers. Btl. 102, Chem­nitz le 10/01/1944

• Dirigé sur le Trup­penü­bung­splatz – König­sbrück le 14/01/1944

• Appar­te­nant à la 1.Kp./Kampf-Marsch-Btl.1050, affecté à la 4.Kp./Gren.Rgt.1072 (S.P. 33187 E) le 08/07/1944

• Déser­tion de la Wehr­macht et fait prison­nier par les Russes lors d’une attaque de chars russes dans le secteur de Olita-Marian­pol – Litua­nie le 30/07/1944
• Interné au camp de Wilna (Vilnius – Litua­nie)
• Dirigé sur le Camp de prison­niers n° 188 de Tambow – Russie

• Libéré de capti­vité le 08/09/1945
• Remis aux Français le 19/10/1945
• Retour dans ses foyers le 21/10/1945

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