Le procès de Bordeaux, un procès de l’épu­ra­tion, vrai­ment ?

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Le 2 avril 2025, Fran­ce3 diffu­sait un docu­men­taire toujours visible en replay « La France de l’épu­ra­tion, entre vengeance et justice » réalisé par Marie-Chris­tine Gambart. Il évoque pendant six minutes le procès de Bordeaux de janvier-février 1953 comme étant le dernier procès de l’épu­ra­tion sans que cela n’ait suscité une quel­conque indi­gna­tion du côté alsa­cien-mosel­lan. Surpre­nant. En effet peut-on dire que le procès de Bordeaux qui met en cause 21 parti­ci­pants au crime d’Ora­dour/Glane est un procès de l’épu­ra­tion ? Selon Le Larousse, l’épu­ra­tion en France est « l’ac­tion de répres­sion à la fin de la Seconde Guerre mondiale contre des Français convain­cus d’avoir colla­boré avec l’en­nemi ». Aussi si le procès de Bordeaux était un procès de l’épu­ra­tion, il ne concer­ne­rait donc que les Français qui étaient dans le box des accu­sés soit 14 Alsa­ciens dont 13 incor­po­rés de force. Pour l’en­gagé, on peut parler de procès de colla­bo­ra­tion. Mais pour les treize autres ? L’in­cor­po­ra­tion de force n’est pas un acte de colla­bo­ra­tion, et c’est une néga­tion de l’His­toire que de le penser et donc de le présen­ter ainsi sur une chaîne de télé­vi­sion natio­nale, une appré­cia­tion scan­da­leuse qui n’a pour­tant suscité aucune réac­tion. L’in­cor­po­ra­tion de force consti­tue un crime de guerre qui contre­vient à la Conven­tion de la Haye de 1907 et qui est défini comme tel lors du procès de Nurem­berg ! C’est un fait histo­rique indis­cu­table. Malgré les discours des prési­dents Sarkozy et Macron qui recon­naissent la « tragé­die des Malgré-Nous  » qui « ne furent pas des traitres », pourquoi est-il toujours néces­saire de devoir défendre leur mémoire ? Ce docu­men­taire rajoute de la confu­sion là où il ne devrait plus y en avoir.

Philippe Wilmouth

 

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