Nous allons bientôt commémorer le 77e anniversaire des décrets sur l’incorporation de force. Que s’est-il passé depuis l’an dernier, quand nous étions réunis et unis à Obernai autour de la grande croix blanche qui symbolise les 40000 croix qui manquent dans nos cimetières ?
Pour nous, il y a eu un seul évènement marquant au niveau de la politique nationale : le Traité d’Aix-la-Chapelle qui a pour mission de renforcer l’amitié franco-allemande et la coopération entre nos deux peuples.
Concrètement, qu’avons-nous vu et entendu suite à ce traité ? Madame Annegret Kramp-Karrenbauer, la Walkyrie de la Sarre et probable successeur de Madame Merkel à la Chancellerie, a réclamé le partage de notre siège au Conseil Permanent de l’ONU. On croit rêver !
Au lieu de réclamer un siège permanent à l’ONU, les dirigeants de la RFA feraient mieux de régler les multiples contentieux qu’ils traînent suite aux massacres perpétrés par la Wehrmacht et l’armée du Kaiser (lors de la Première Guerre mondiale). Dans ce domaine, la tâche est ardue et les ouvriers peu nombreux.
En ce qui concerne le problème de l’incorporation de force, la signature du Traité d’Aix-la-Chapelle n’a guère fait avancer notre cause.
Tant que la coalition CDU-SPD gouvernera l’Allemagne, nous n’obtiendrons rien. Les Verts allemands nous soutiennent. Ils piétinent dans l’antichambre du pouvoir. Ils arriveront un jour à la Chancellerie. Quand ? A quelle date ? Les jours et les années passent. Nous ne pouvons plus attendre.
Il me semble que la solution pour faire avancer notre dossier rapidement est la suivante : il faut que notre Parlement s’empare de ce dossier et vote une loi reconnaissant l’incorporation de force comme crime contre l’Humanité.
Le Parlement a pour mission de légiférer. En élisant vos députés, vous leur avez donné un mandat, celui de défendre vos intérêts. N’hésitez pas à contacter vos élus, demandez-leur pourquoi la cause des Incorporés de Force est oubliée ?
Nous devons continuer le combat. Prenons exemple sur nos amis belges de Dinant qui ont obtenu les excuses officielles du ministre de la Défense de la RFA en 2001 pour le massacre de 674 personnes (civils) le 23 août 1914. Depuis 1914, la population, avec ses élus, n’a cessé de commémorer solennellement ce massacre. Unis dans le devoir de Mémoire, ils ont rappelé à chaque commémoration sa responsabilité à la RFA.
Ci-contre : une plaque apposée à Dinant (DR).
Seule la reconnaissance de l’incorporation de force comme crime contre l’Humanité permettra à nos Déportés Militaires de sortir de la « damnatio memoriae » (*). Ils ne doivent pas être condamnés à l’oubli !
La représentation nationale ne peut pas se dérober devant le devoir de Mémoire qui incombe à notre pays envers ses Déportés Militaires.
Renée Baudot
(*) Damnatio memoriae : destruction systématique du souvenir de ceux que les Romains accusaient de haute trahison. Les Déportés Militaires sont les victimes d’un pouvoir criminel, mais ils n’occupent pas dans l’Histoire nationale la place qui leur revient.