Les orphe­lins de Malgré-Nous à Paris

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Les Orphe­lins de Pères  » Malgré-Nous  » à la mani­fes­ta­tion du jeudi 29 novembre 2007 à Paris.

Les Orphe­lins de Pères Malgré-Nous d’Al­sace Moselle (OPMNAM) se sont acco­ciés à la mani­fes­ta­tion orga­ni­sée par l’ANPNOGD (Asso­cia­tion Natio­nale des Pupilles de la Nation Orphe­lins de Guerre et du Devoir) ce jeudi 29 novembre 2007 à Paris en vue d’ob­te­nir la recon­nais­sance des trau­ma­tismes à l’iden­tique pour tous les Orphe­lins de Guerre, afin que chacune et chacun béné­fi­cie de la même solli­ci­tude et des mêmes mesures de répa­ra­tions, une dette impres­cri­tible pour l’Etat, qui porte une part de respon­sa­bi­lité dans leur situa­tion.

En Alsace-Moselle, pour para­phra­ser M. Chirac , « En 1940, en 1942 jusqu’en 1955 , avec la libé­ra­tion des derniers prison­niers des horribles camps russes, ces enfants que la France n’avait pas su proté­ger, portaient aussi le nom, Alsa­ciens et Mosel­lans ».

Trois auto­cars ont été affrê­tés pour 150 personnes, au départ de la Moselle par Mme M.-L. LORENZON, prési­dente de la délé­ga­tion mosel­lane de l’ANPNOGD, certains utili­sant d’autres moyens de trans­ports.

La mani­fes­ta­tion a débuté place Vauban pour se rendre devant l’As­sem­blée Natio­nale où une délé­ga­tion a été reçue.

Plus de 3000 Orphe­lins de Guerre de tout le terri­toire ont répondu présent à l’ap­pel Me André LEFEBVRE, président natio­nal de l’ANPNOGD, pour la prise en compte de la légi­time impa­tience de tous, par un mouve­ment d’en­ver­gure, qui s’est déroulé dans la dignité avec pour objec­tif de mettre fin dans un ETAT de DROIT, à la doulou­reuse discri­mi­na­tion faite à certaines caté­go­ries d’Or­phe­lins depuis plus de 7 ans, par les décrets de 2000, puis de 2004, et qui ne saurait perdu­rer plus long­temps.

Le président de la Répu­blique a reconnu par deux fois que « les « Malgré-Nous » ont été des victimes  »… mais de qui ?
« Victimes du natio­nal socia­lisme ? » à ce jour, statut jamais reconnu offi­ciel­le­ment comme tel, une exigence récu­rente et légi­time pour ceux et celles qui ont direc­te­ment vécu cette tragé­die, les anciens Malgré-Nous et Malgré Elles, mais aussi les Veuves et les Orphe­lins.

Pour être tout à fait clair, nous ne récla­mons pas un régime spéci­fique, source de nouvelles discri­mi­na­tions, mais l’éga­lité de trai­te­ment.

De nombreuses voix s’élèvent aujourd’­hui pour recon­naître la respon­sa­bi­lité de la France dans l’aban­don par la mère Patrie, des Alsa­ciens et Mosel­lans, livrés pieds et mains liés aux Nazis, sans protes­ta­tion bien audible.

Sur un effec­tif de 130.000 incor­po­rés de force dans les armées hitlé­riennes, comme chair à canon, le plus souvent sur toute l’éten­due des fronts à l’ Est., la propor­tion des victimes est consi­dé­rable, une héca­tombe, soit 30 %, dix fois plus que les Améri­cains (360.000 tués sur 12 millions de soldats), le Géno­cide d’une Géné­ra­tion.

D’au­cuns peuvent aussi se deman­der et avec raison, pourquoi nous n’évoquons pas la respon­sa­bi­lité de l’Al­le­magne, qui a fait de nous des Orphe­lins ? Ques­tion judi­cieuse qui rece­vra prochai­ne­ment une réponse.

L’OPMNAM milite depuis de longues années pour que l’hon­neur soit rendu à nos pères et à leurs cama­rades dispa­rus dans la fleur de l’âge, à l’aube d’une vie pleine d’es­pé­rances, par l’édi­fi­ca­tion d’un « Mur des Noms » que nous espé­rons pour 2010, pour toutes les victimes civiles et mili­taires dont les 40 000 incor­po­rés(es) de force de la Seconde Guerre mondiale.

Dès novembre 2006 à Hanschu­heim, les trois dépar­te­ments d’Al­sace-Moselle et la Région Alsace se sont enga­gés pour un recen­se­ment des victimes de la Seconde Guerre mondiale commun dont les moda­li­tés seront annon­cées très prochai­ne­ment, par le président du Conseil Géné­ral du Bas-Rhin, M. Philippe RICHERT et ses collègues.

La Moselle a été lancé le 20 octobre dernier par le président du Conseil Géné­ral, M. Philippe LEROY, devant 600 à 700 Personnes dont 220 porte-drapeaux, un grand chan­tier pour la Mémoire patrio­tique spéci­fique mosel­lane, qui verr la construc­tion d’un musée et d’un « Mur des Noms » des victimes mili­taires des trois conflits sur le plateau de Grave­lotte, près de Metz, à l’ho­ri­zon 2010 et s’as­so­ciera à l’Al­sace pour celui prévu sur le site du Mémo­rial de Schir­meck que toutes les familles attendent avec impa­tience.

Autre projet de l’OPMNAM : encou­ra­ger chaque muni­ci­pa­lité d’Al­sace-Moselle à rempla­cer les laco­niques plaques , « A nos morts de 1939–45 » ou « de 1914/18 » , souvent placées au fond d’un cime­tière, par un Mur des Noms.
Ces morts civils ou mili­taires, tombés en 1939 et par la suite dans les armées françaises et alliées ou sous l’uni­forme alle­mand, sous les bombes, fusillés comme résis­tants ou morts en dépor­ta­tion, ont un tous un NOM et un PRENOM.

Edifions-leur un MUR de NOMS au plus près des familles, dans chaque commune (si ce n’est pas déjà fait), pour recueillir et immor­ta­li­ser leurs iden­ti­tés, en témoi­gnage de leurs exis­tences et en mémoire de leurs sacri­fices.

Bernard ERNEWEIN et Fernand FOEGLE, président et vice-président de l’OPMNAM
(Tel : 08 77 56 08 87 – cour­riel : orphe­lins­peres.malgre-nous@­wa­na­doo.fr)

Photos Gérard MICHEL et Jean HUEBER

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