LETTRE OUVERTE A LA FRANCE ET A L’ALLEMAGNE ET EN PARTICULIER AUX ÉLUS ALSACIENS ET MOSELLANS

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 Hand­schu­heim le 23 janvier 2023

La paix conso­li­dée il y a 60 ans par le traité de l’Ély­sée, avait éloi­gné le spectre d’une nouvelle guerre aux fron­tières de l’Eu­rope Orien­tale. La réalité nous révèle de doulou­reux rappels : inva­sion et annexion de terri­toires souve­rains au prétexte de popu­la­tions mixées. Le paral­lèle est évident avec l’an­nexion illé­gale de l’Al­sace Moselle en 1940 par les nazis, au mépris des accords de La Haye signés en 1871. Les consé­quences drama­tiques furent l’In­cor­po­ra­tion de Force de 130 000 hommes dans les armées alle­mandes, Wehr­macht, Waffen SS, Krieg­sma­rine, Luft­waffe. On déplore encore aujourd’­hui 40 000 tués ou dispa­rus, aux restes disper­sés dans toute l’Eu­rope et dont on évite prudem­ment de se souve­nir en 2023, sous les ors de la Répu­blique, des ambas­sades, des ambi­tions régio­nales et de l’OFAJ.

Ce dimanche 22 janvier 2023, l’au­di­toire de la Sorbonne aux mines réjouies se réga­lait des beaux et émou­vants discours, bien loin d’une quel­conque rémi­nis­cence des victimes de l’in­cor­po­ra­tion de force, sur lesquelles on a jeté le voile tissé de sourires enten­dus et complices du silence.

L’Al­le­magne n’a jamais reconnu offi­ciel­le­ment le crime contre l’hu­ma­nité de l’In­cor­po­ra­tion Forcée en Alsace Moselle. Les victimes, les veuves et les orphe­lins n’ont pas été recon­nus au statut de victimes de la barba­rie nazie, oubliés voire mépri­sés nous sommes systé­ma­tique­ment écar­tés des mesures compen­sa­toires françaises, accor­dées à d’autres caté­go­ries de victimes. Est-il tolé­rable que nous soyons discri­mi­nés par la France, mais aussi par l’Al­le­magne qui sert au moyen du « Entschä­di­gung­sge­setz », les « Volon­taires » ou leurs descen­dants des forma­tions Nazies, comme la LVF, la divi­sion Char­le­magne, les volon­taires de la Milice, ainsi que d’autres forma­tions étran­gères, (Waffen SS, Wallons, Flamands, Espa­gnols, Belges ou Italiens).

Nous serions des « Franzö­sische Krieg­sop­fer-hinter­blie­bene » qui auraient béné­fi­cié de « Subsides  Françaises ». Deux contre-véri­tés graves : premiè­re­ment dixit Madame la Ministre Darrieu­secq, nous n’avons jamais été béné­fi­ciaires des rentes de l’ONAC, deuxiè­me­ment nous serions les « descen­dants de victimes de guerre  françaises » ? Or l’État Nazi qui avait imposé sous contrainte l’uni­forme et la natio­na­lité alle­mande est respon­sable du désastre occa­sionné dans nos familles, lors du « Rapt » et du décès consé­cu­tif de nos pères. Ils sont morts et enter­rés majo­ri­tai­re­ment sur le front de l’Est, revê­tus de l’uni­forme alle­mand et certi­fiés de la natio­na­lité alle­mande.  Par quel miracle seraient-ils rendus à la natio­na­lité française, ils n’ont plus jamais remis le pied sur le sol français ? Les affir­ma­tions menson­gères du tribu­nal social de Sarre­bruck sont scan­da­leu­se­ment arran­gées à la sauce, « circu­lez il n’y a rien à voir ». La mani­pu­la­tion des véri­tés histo­riques est patente, pour ne pas confir­mer le statut de « victimes de guerre alle­mandes », nos pères auraient par enchan­te­ment changé de natio­na­lité au fond de leur sépul­ture?  C’est l’Al­le­magne qui l’avait appliqué en 1942, à présent nous exigeons qu’elle assume ses actes.

Nous récla­mons à l’Al­le­magne depuis plus de cinq années les services accor­dés aux victimes alle­mandes, allons-nous applau­dir les discours toni­truants de nos diri­geants qui une fois de plus ont classé nos reven­di­ca­tions légi­times au rang des « pertes et profits » ? Il n’y aura pas de récon­ci­lia­tion sans acte de contri­tion, aurons-nous le plai­sir d’ac­cueillir le Bundes­kanz­ler ou le Président alle­mand en Alsace Moselle ? Ils ont trouvé le chemin qui mène à Oradour s/Glane, ne trou­ve­raient-ils pas celui de Stras­bourg ?

Bien cordia­le­ment !

Gérard MICHEL Président de l’OPMNAM –

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