Lettre ouverte à Monsieur Rémy Pflim­lin, Président de France Télé­vi­sion, à propos du docu­men­taire consa­cré à la « Das Reich » diffusé sur France 3 le 2 mars 2015

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Lettre ouverte à Monsieur Rémy Pflim­lin,
Président de France Télé­vi­sion

Le 20 avril 2015

Concerne : Das Reich – Docu­men­taire

Monsieur le Président,

En réponse aux lettres indi­vi­duelles et collec­tives signées par monsieur Philippe Richert Président de région, madame Brigitte Klin­kert, Vice-prési­dente du Conseil géné­ral du Haut-Rhin, des dépu­tés, la quasi-inté­gra­lité des asso­cia­tions de mémoire, des dizaines d’his­to­riens, une centaine de témoins et d’au­teurs, France 3 et vous-même avez offi­ciel­le­ment résumé ces démarches à : « quelques cour­riels ».

Nous consta­tons avec regret que vous n’avez pas pris la mesure de la gravité de ce déra­page moral et scien­ti­fique.

Notre Mémoire, que vous parta­gez, nous est précieuse, vitale même. Elle nous consti­tue en tant qu’in­di­vi­dus. En cela nous ne sommes pas diffé­rents des autres commu­nau­tés et nous ne reven­diquons qu’une vérité de Mémoire.

Il nous est impos­sible d’ac­cep­ter que nos anciens, leurs héri­tiers, les cher­cheurs qui, depuis plus cinquante ans, révèlent ce temps, dans ses sources, avec patience et recul, soient à ce point bafoués.

Le DVD « Das Reich » circule sous sa première version. Il devien­dra une réfé­rence histo­rique. Nous savons que sa diffu­sion sur Arte n’in­té­grera qu’un chan­ge­ment de chiffre et que le cœur de cette thèse, qui présente l’Al­sa­cien comme l’ac­teur prin­ci­pal de la marche des Waffen-SS dans la France de 1944, ne sera pas modi­fiée.
Aucune excuse, aucun constat d’in­sulte envers la mémoire de l’Al­sace – qui repré­sente le cœur de l’his­toire de l’Eu­rope – n’ont été formu­lés jusqu’à ce jour.

Sommes-nous si peu impor­tants ?

Aucune mémoire, qu’elle soit indi­vi­duelle ou collec­tive, ne peut suppor­ter de deve­nir le prétexte d’une télé-réalité histo­rique qui ne sert, et d’ailleurs très maladroi­te­ment, que l’au­di­mat. Il nous semble, pour­tant, tout à fait possible de gagner le cœur du public tout en étant rigou­reux.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’ex­pres­sion de notre consi­dé­ra­tion attris­tée.

Pour les cent-quarante-trois signa­taires de la lettre ouverte en date du 17 mars 2015
Marie-Laure de Cazotte – Ecri­vain
Nico­las Mengus – Histo­rien

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