Madame Pascale GRUNY attire l’attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre des armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants sur la reconnaissance de la tragédie vécue par les soldats incorporés de force durant la Seconde Guerre mondiale et leurs familles.
Ces hommes ont été contraints d’affronter leur patrie, la France, et à se battre contre les Alliés. Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’incorporés de force qui sont morts ou disparus sous l’uniforme allemand, quand des dizaines de milliers d’autres sont restés prisonniers pendant des années dans les camps russes. Il faudra attendre 1979 pour que l’Allemagne accepte de débloquer les fonds nécessaires à l’indemnisation des intéressés. Néanmoins, seuls les incorporés de force de la Wehrmacht ont pu bénéficier d’une indemnisation. Ainsi, les personnes incorporées de force dans des organisations paramilitaires du régime nazi et les orphelins de guerre issus de ce drame n’ont eu aucune indemnisation pour la tragédie subie. De leur côté, les femmes n’ont pu bénéficier d’une indemnisation qu’en 2011, grâce à une convention d’indemnisation signée par l’ancien ministre Jean-Marie Bockel. Plus de 80 ans après les faits et alors que le nombre de témoins vivants de ce drame ne cesse de diminuer, il est urgent que la France participe à sa reconnaissance symbolique dans sa globalité, afin d’assurer la transmission de la mémoire des incorporés de force.
Compte tenu de ces éléments, elle lui demande ce qu’il entend mettre en oeuvre pour assurer l’indemnisation dans le temps de tous les incorporés de force sans exception et des orphelins de guerre. Elle lui demande également sa position quant à une renégociation éventuelle avec l’Allemagne pour parvenir à une telle convention d’indemnisation.
Document transmis par Serge AMORICH, délégué national de l’Association des anciens incorporés de force dans le RAD–KHD d’Alsace et de Moselle