Les orphelins de guerre disent leur indignation
En date du 30 Mai 2010, les membres de l’ADEIF du Bas-Rhin, réunis en Assemblée Générale, ont voté une motion dans laquelle ils expriment leur reconnaissance à l’égard du Président de la République, au sujet de son discours du 8 Mai 2010, à Colmar.
Nous avons partagé avec eux ce même sentiment de gratitude. Les incorporés de force qui ont eu la chance, après la guerre, de revenir dans leurs foyers, ont heureusement obtenu la reconnaissance officielle qui leur manquait. Déjà, l’Etat français, leur avait consenti des dédommagements non négligeables et amplement mérités.
Avaient-ils besoin, dès lors, de se mêler d’un problème qui ne les a jamais troublés jusque-là, celui de la réparation due aux orphelins de ceux qui sont morts ou ont été portés disparus ?
En ma qualité de président de l’Association des pupilles de la Nation, orphelins de guerre d’Alsace, je tiens à exprimer publiquement mon indignation face à ce « coup de poignard » qui nous est planté dans le dos, par ceux qui devraient être nos meilleurs alliés.
Nous avons mis 60 ans pour prendre notre sort en mains. Personne ne l’a fait pour nous. Surtout pas l’ADEIF. Aujourd’hui nous savons ce que nous voulons et personne ne nous arrêtera dans notre combat.
Nous n’avons jamais rien demandé à personne. Nous aurions pu finir nos existences en demeurant « transparents » pour tout le monde.
Mais l’Etat français en a décidé autrement. En 2000 et en 20O4, il a institué des mesures d’indemnisation spécifiques pour certaines catégories d’orphelins. Il a créé des injustices nouvelles et provoqué notre révolte.
Le principe fondamental de l’égalité des droits de tous les citoyens est rompu et nous devrions nous plier ?
Nous ne revendiquons aucune faveur. Nous demandons d’être traités selon le droit.
Le mur des noms souhaité par d’aucuns est une chose. L’application des principes républicains de l’égalité entre tous en est une autre.
Il faut du toupet pour vouloir nous empêcher d’y prétendre.
Bernard RODENSTEIN, président de l’APOGA