Il existait, dans les bois des Ecuets (Attignat) « Ain », une sépulture où un homme et une femme avaient été enterrés. Il s’agissait d’Octavie Schmitz, née le 27 janvier 1904 à Surbourg (Bas-Rhin), et de Joseph Meisse, né le 30 décembre 1906 à Walscheid (Moselle).
Les corps ont été récupérés par leurs familles respectives en juillet 1946. La relevée des corps s’est faite le 9 mai 1946 à 10 h 40. La mort de tous deux remontait à août 1944. Ces deux personnes ont été fusillées par le maquis.
Je cherche à savoir qui étaient ces personnes pour tenter de comprendre pourquoi elles ont été exécutées.
Avec remerciements anticipés,
Fabien Tenand – fabien.tenand@free.fr
- Précisions d’Arthur Allera :
Joseph Meisse est mon arrière-grand-père, mais je n’ai que peu d’informations sur lui et sur les circonstances de sa mort. C’est un personnage qui suscite de nombreuses rumeurs dans ma famille et dans son village natal. Je suis donc un peu dans le même cas que vous et j’aimerais en savoir plus sur les raisons de son exécution. Si vous le voulez bien je peux vous partager les informations que j’ai pu glaner jusque là.
Sa fille, ma grand-mère, le voit comme son héros. Elle le décrit comme un très bon mécanicien et m’a même dit qu’il avait été « Meilleur ouvrier de France » avant la guerre. Une de mes tantes a voulu retrouver cette information dans les archives de l’ONF (sa forge était liée à l’ONF) mais n’a trouvé aucune trace de Joseph Meisse. Ce qui est sûr c’est qu’il était transporteur, avait au moins un camion, la seule moto du village et il était bien le seul mécanicien de Walscheid, son village natal. De plus il avait quitté sa femme et avait une maîtresse sans avoir divorcé (peut-être était-ce Octavie Schmitz ?).
Voilà ce que je sais de sa situation avant la guerre. Ensuite ma grand-mère m’a montré une photo sur laquelle il est tankiste. Je ne sais pas de quand date cette photo, donc elle peut avoir été prise pendant son service et n’avoir aucun lien avec le début de la guerre. Ensuite je n’ai pas d’autres informations, sinon que le restaurant de sa femme (dont il était séparé mais pas divorcé) était le « QG » pour les officiers allemands de la région. C’est en tout cas ce que ma famille m’a dit. Je ne sais plus rien de lui jusqu’à sa mort en 44. Le seul document officiel que ma grand-mère a en sa possession est l’acte de décès révisé suite à un jugement rendu par le tribunal de première Instance de Bourg-en-Bresse.
Pour ce qui est des rumeurs, il m’a toujours été dit que Joseph, du temps qu’il était dans le maquis, se serait livré à un trafic de pneus de camion : il revendait les pneus des maquisards, ce qui aurait empêché ces derniers de fuir et aurait motivé son exécution. Ce qui est certain est qu’il avait, après la guerre, une très mauvaise réputation de « collabo » dans le village comme dans sa propre famille. Personne ne veut reparler de cette histoire. C’est un tabou, une blessure.