Après avoir été mobilisé le 3 septembre 1939 et incorporé au 109è Régiment d’Artillerie Lourde, Paul GUIFFAULT (* Le Pertre, Ille-et-Vilaine, 3.2.1909) sera fait prisonnier à TOUL, le 21 juin 1940.
Après quelques mois au Frontstalag de St MIHIEL il sera envoyé en PRUSSE ORIENTALE au Stalag 1A, le 9 octobre 1940. Il passera sa captivité au Kommando E12 à MEMEL, travaillant dans des fermes et des usines. Il sera libéré d’Allemagne par le Russes le 10 octobre 1944, mais ne sera de retour en Bretagne que le 19 août 1945. Il fera partie d’un groupe de 250 prisonniers français et belges que les troupes russes vont traiter de la même manière que les prisonniers allemands et que les Malgré Nous. Aussi après un périple à travers la Russie de 3 longs mois, de train en train, de camp en camp, mon père arrivera à Tambov le 2 janvier 1945 et il y séjournera jusqu’au 10 mai suivant.
De cette période de sa vie, mon père, décédé en 1981, ne m’aura jamais parlé.
Seules sa fiche de démobilisation indique sa libération par les Russes le 10 octobre 1944 et son livret militaire est annoté de sa propre main de noms de villes et de dates correspondant à son passage en Russie. Aucune mention de TAMBOV ne figure dans ce document…
Pour autant, il est bien inscrit sur la liste détachement Tambov (Liste conservée au BAVCC
cote 26P-678).
La parfaite concordance des dates et des lieux résultant des témoignages écrits de quatre autres prisonniers libérés à MEMEL et se retrouvant à ODESSA les mêmes jours que Paul GUIFFAULT auront permis, 65 ans plus tard, d’établir la vérité de ce long et terrible parcours de 8 mois à travers la Russie.
Aujourd’hui notre interrogation est celle-ci : Comment et pourquoi un tel silence ?
Pourquoi ces annotations de villes russes sur le livret militaire, pourquoi ces annotations masquent-elles le départ du chemin de retour qu’aura été TAMBOV ?
Jacques Guiffault
Courriel : guiffault@aol.com
même parcours d’Auguste Teulier mon grand-père : Memel, Tambov, Odessa
il semblerait d’après ce que j’ai pu lire (je ne sais plus où ) que ces « prisonniers-là » auraient servis de monnaie d’échange pour les Russes afin de récupérer leurs soldats « déserteurs » passés à l’ouest .