RAD-KHD, des victimes du nazisme enfin recon­nues

Commentaire (0) Actualité

 

Les incor­po­rés de force dans le RAD-KHD – en parti­cu­lier les femmes, les « Malgré-Elles » – l’at­ten­daient depuis plus de 60 ans : la recon­nais­sance des souf­frances que ces victimes du nazisme ont endu­rées dans les forma­tions para­mi­li­taires de l’Ar­mée alle­mande pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 17 juillet 2008, à Stras­bourg, a été signée une conven­tion réglant la ques­tion de l’in­dem­ni­sa­tion des anciens incor­po­rés de force dans les forma­tions para­mi­li­taires non combat­tantes nazies, à savoir le Reich­sar­beits­dienst (Service du Travail du Reich) et le Krieg­shilf­sdienst (Service auxi­liaire de guerre), forma­tions sur lesquelles on consul­tera avec profit l’ou­vrage de Joseph François Gross, Les chan­tiers : les chan­tiers de la Jeunesse française – le Reich­sar­beits­dienst – les chan­tiers améri­cains (Drulin­gen, 2000).

Les signa­taires de cette conven­tion sont l’Etat, repré­senté par Jean-Marie Bockel, secré­taire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combat­tants, et la Fonda­tion « Entente franco-alle­mande » (FEFA), repré­sen­tée par son président André Bord.

Le montant de cette allo­ca­tion unique a été fixé à 800 euros (soit 50% reva­lo­ri­sés des 1387 euros déjà versés aux incor­po­rés de force dans des forma­tions mili­taires) ; elle est finan­cée pour moitié par l’Etat, pour moitié par la FEFA.

jpg_Bord_Bockel.jpg Ci-contre : André Bord et Jean-Marie Bockel au moment de la signa­ture de la conven­tion. (Photo Nico­las Mengus)

Victimes du nazisme

Dans son discours, Jean-Marie Bockel a précisé qu’il ne s’agis­sait pas d’une indem­ni­sa­tion (parce qu’au­cun montant n’est repré­sen­ta­tif des souf­frances endu­rées), mais d’une recon­nais­sance du statut de victimes du natio­nal-socia­lisme. Il a égale­ment souli­gné que le président de la Répu­blique, Nico­las Sarkozy, avait donné « une impul­sion forte pour arri­ver à une solu­tion ».

Plusieurs person­na­li­tés, dont Daniel Hoef­fel, ont salué l’ab­né­ga­tion et l’en­ga­ge­ment du préfet de Région hono­raire Mahdi Hacène, auteur du rapport qui a permis de mettre fin à des années d’âpres négo­cia­tions par un « acte d’équité, un acte d’apai­se­ment ». La parole a été aussi donnée à deux anciennes « Malgré-Elles ». Dans son inter­ven­tion, Germaine Rohr­bach, infa­ti­gable prési­dente de l’as­so­cia­tion des Anciens et Anciennes du RAD-KHD, a, elle aussi, mentionné le rôle de Nico­las Sarkozy « qui a fait tomber le mur ». Puis Germaine Rivet, prési­dente de la section mosel­lane, a rappelé l’ac­tion de l’an­cien ministre des Anciens Combat­tants Jean Laurain en faveur des « Malgré-Nous », souli­gnant égale­ment que « tout ce qu’il a fait avait été bloqué par ailleurs ».

Guy-Domi­nique Kennel, président du Conseil Géné­ral du Bas-Rhin, a, lui aussi, fait part de sa satis­fac­tion, car la signa­ture de cette conven­tion répare une « injus­tice envers toutes ces victimes alsa­ciennes » incor­po­rées de force dans les forma­tions para­mi­li­taires nazies.

Ainsi, après plusieurs décen­nies, les anciens et anciennes du RAD-KHD, sont offi­ciel­le­ment recon­nues comme des victimes du nazisme à part entière.

jpg_Bockel_Rohrbach.jpgCi-contre : Jean-Marie Bockel et Germaine Rohr­bach. (Photo Nico­las Mengus)

Ques­tions pratiques

L’al­lo­ca­tion unique sera versée aux personnes incor­po­rées de force dans le RAD-KHD qui n’ont pas été appe­lées dans la Wehr­macht. Elle est donc attri­buée selon la règle du non-cumul et versée aux seuls béné­fi­ciaires survi­vants (ceci exclu les ayants droit ou ayants cause : veufs/veuves, ascen­dants et descen­dants)

Les formu­laires de demande d’al­lo­ca­tion RAD-KHD seront dispo­nibles à comp­ter du 1.9.2008. Ils pour­ront être reti­rés auprès des services dépar­te­men­taux de l’ONACVG ou télé­char­gés sur www.fefa.fr. Une fois dûment rensei­gnés et signés, ils sont à renvoyer, accom­pa­gnés d’un acte de nais­sance ou d’un extrait d’acte de nais­sance avec mentions margi­nales, à la FEFA ou à dépo­ser aux services de l’ONACVG.
Atten­tion ! La date de limite du dépôt de la demande, sous peine de forclu­sion, est fixée au 31.12.2009.

Nico­las Mengus

Adresses :

 Service Dépar­te­men­tal de la Moselle de l’ONACVG
Cité Admi­nis­tra­tive
Rue du chanoine Collin
57036 METZ cedex

 Service Dépar­te­men­tal du Bas-Rhin de l’ONACVG
Cité Admi­nis­tra­tive
14, rue du maré­chal Juin
67084 STRASBOURG cedex

 Fonda­tion « Entente franco-alle­mande »
1, rue Saint-Léon
67000 STRASBOURG

 Service Dépar­te­men­tal du Haut-Rhin de l’ONACVG
Cité Admi­nis­tra­tive
Bâti­ment de la Tour
68026 COLMAR cedex

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *