Ce livre offre une vision croisée de Périgourdins et d’Alsaciens qui ont été amenés à cohabiter dans la précipitation entre 1939 et 1940. Entre les autochtones et les évacués, la cohabitation ne sera pas facile. Outre l’aspect technique (hébergement, ravitaillement, scolarisation des jeunes…), le choc va venir principalement des modes de vie radicalement différents d’une région à l’autre. En outre, la barrière de la langue est un des éléments le plus marquant de cette tranche d’histoire : si le Français est la langue commune qui rassemble, l’usage courrant du patois périgourdin et du dialecte alsacien est source de malentendus, voire de méfiance ; l’alsacien semble tellement proche de l’allemand, la langue de l’ennemi. Mais, en-dehors de quelques exceptions, la solidarité joue à plein régime et des échanges, culturels et culinaires, par exemple, se font entre deux régions françaises que tout semble séparer de prime abord. Mais pour les jeunes, qui n’ont pas les mêmes soucis que les adultes, l’amour est parfois au rendez-vous…
C’est au travers de multiples témoignages que les divers aspects de l’évacuation des Alsaciens en Périgord sont exposés dans cet ouvrage dont on ne peut que recommander la lecture.
Nicolas Mengus