Il y a 70 ans, les Gauleiter Wagner et Bürckel instauraient le service militaire obligatoire pour les Français d’Alsace et de Moselle annexés illégalement au IIIe Reich national-socialiste. Leur prétexte : faire participer ces « Allemands » à la « victoire finale » afin qu’ils en profitent de plein droit. D’abord réticent, Adolf Hitler fini par céder et à accepter l’incorporation de ces Beutedeutsche (« Allemands prise de guerre »). Cette décision va amener la mobilisation d’environ 130.000 Alsaciens-Mosellans dans les rangs de la Wehrmacht et des Waffen-SS. Environ 40.000 d’entre eux ne reviendront pas, laissant, pour les plus âgés d’entre eux, des veuves et des orphelins livrés à eux-mêmes.
Du Mont National d’Obernai…
Ce sont les victimes de ce crime de guerre – les Malgré-Nous et les Malgré-Elles, les tués et les disparus, les veuves et les orphelins – qui seront honorés le 25 août prochain au Mont National à Obernai. La cérémonie débutera à 10h (un accueil des participants est prévu dès 8h30 au parking des Remparts à Obernai). Elle sera suivie d’un verre de l’amitié à la mairie d’Obernai, puis, pour les personnes inscrites, à un déjeuner pris en commun au Centre du Bischenberg, à Bischoffsheim. A partir de 19h, le Mémorial d’Alsace-Moselle de Schirmeck invite les Malgré-Nous et les familles à une veillée de mémoire, « Une lumière pour mon grand-père », accompagnée de la diffusion du film « Vermisst, portés disparus » et de la visite en nocturne du Mémorial jusqu’à 22h.
… au bocage normand
Cette année de commémoration est également celle de la naissance, en juillet dernier, d’une association appelée « Solidarité Normande aux Incorporés de Force d’Alsace-Moselle » (SNIFAM) dont la mission est notamment de défendre la mémoire de l’incorporation des compatriotes Alsaciens et Mosellans dans les armées nazies et les comportements patriotiques de Français de Normandie qui aidèrent courageusement les Malgré-Nous dans leurs désertions, ainsi que de vivifier la mémoire de ces faits qui constituent un patrimoine patriotique constitué d’un humanisme qui a prévalu dès son origine.
Pour toute information : Jean Bézard, secrétaire de la SNIFAM, 6 boulevard Maritime, 14750 Saint-Aubin-sur-Mer. Courriel : aubertn@wanadoo.fr
Nicolas Mengus