Je cherche à en savoir plus sur le geste héroïque d’un Polonais incorporé de force dans la Wehrmacht et à le faire connaître.
Le 31 octobre 1944, le pont de BACCARAT (54120) échappa a la destruction par le fait qu’un sapeur, un Malgré-Nous d’origine polonaise, avait saboté le
dispositif de mise à feu :
« Par la suite fut nettement visible dans le bois de pinasses, pendant plus de dix ans, les ornières des chars libérateurs de Baccarat, contournant les défenses qui barraient les routes d’Azerailles et Gélacourt. Ils avaient remonté le bois en écrasant les restes de nombreux arbres avant de redescendre sur la ville de Baccarat. Cette action est relatée dans l’historique du 12éme régiment de cuirassiers en ces termes : Prise de la côte 324 au nord-est de l’hôpital militaire de Baccarat. Le char » Soissons » est incendié. Vers 15 heures le peloton Savary neutralise des armes ennemies dans la ferme de Criviller. (Le Colombier)
15).Le commandant du sous-groupement décide de faire passer les chars par le chemin qui, partant de la côte 324, coupe la route de Gélacourt à l’angle sud de l’hôpital militaire Nota. Ces actions ont été préconisées par une jeune fille de Deneuvre, Marcelle Cuny, qui dans le half-track de commandement conseille la progression en évitant les défenses qu’elle avait au préalable reconnu avant de franchir la rivière Meurthe à gué pour ce joindre aux libérateurs).
Vers 16.45 le char de tête ayant franchi la voie ferrée et détruit par un canon antichar (Placé sous la dite voie, à extrémité de l’aqueduc du ruisseau de Criviller (Probablement le »Blois II « ). Parfaitement renseignés sur la présence de cet antichar, les deux engins tirèrent et se neutralisèrent simultanément, le char termina sa course face à la blanchisserie Boinier (Témoin oculaire Simone Wurtz-Taroni). La section Mac Clenahan atteint le pont vers 18.30 heures. Le pont est miné, le système d’allumage en place. Le Lieutenant Mac Clénahan abat l’officier chargé de la destruction. Sur les indications d’un sapeur allemand, il détruit le dispositif de mise à feu sauvant ainsi non seulement le pont, mais tout un quartier de Baccarat que l’explosion aurait détruit. Cette version est celle du 12 éme R.C, et qui laisserait supposer qu’un officier aurait eu besoin des instructions d’un sapeur pour neutraliser une épissure pyrotechnique.
Dés le lendemain, il fut connu qu’effectivement un sapeur malgré-nous d’origine polonaise avait saboté le dispositif de mise à feu, que l’officier allemand responsable n’obtenant pas l’explosion se rendit sur place pour en rechercher la raison. Son arrivée correspondant avec celle de l’avant-garde française, il est évident que l’on ne provoque pas la destruction d’un édifice de cet ampleur et de tout un quartier en se plaçant à une distance aussi proche que l’hôtel du pont, voire sur le trottoir du magasin Vessiere où cet officier fut abattu. Le fait qu’il le fut a moins de 30 mètres de l’édifice confirme cette deuxième version. Ce sapeur ne fut un inconnu à la vue de nombreux Bachamois. Il dirigea le retrait de toutes les charges ( Fait rapporté par E R du 31/10/68). Parmi eux, mon oncle Maurice Cagné qui m’a rapporté et remémoré à plusieurs reprises cette version. »
Voir aussi : http://merviller-autrefois.blogspot.fr/2009/12/deuxieme-conflit-mondial-1939–1945.html
Michel Taroni
michel.taroni@orange.fr