La mémoire historique à l’intérieur d’une même nation n’est pas toujours partagée. Certes les événements dont elle se compose constituent des faits objectifs que personne de bonne foi ne saurait remettre en cause, mais les interprétations demeurent subjectives. L’appréciation que l’on porte sur les conséquences relève souvent du vécu, du ressenti des uns et des autres. Dès lors on n’a plus la même vision des choses et cette opposition d’interprétation, que d’ordinaire on retrouve entre nations, peut dans certaines circonstances particulières affectées également le sentiment national. Il se produit alors une déchirure, un mal supplémentaire qui divise deux provinces, deux catégories de citoyens, deux écoles de pensée. C’est la mémoire déchirée.