Oradour, un nom devenu le symbole des massacres de populations en France et, aujourd’hui, un référant pour les massacres contemporains. Deux des rescapés, Robert Hébras et Jean-Marcel Darthout, reviennent sur ce drame terrible survenu le 10 juin 1944. Et les ruines, superbement filmées et partiellement reconstituées numériquement, ainsi que les objets épars, sont là, eux aussi, pour rappeler l’horreur de cette journée.
Au début du film, on peut cependant regretter, lorsqu’il est question de la présence, parmi les Waffen-SS, de très jeunes recrues originaires d’Alsace annexée, qu’il ne soit pas dit qu’il s’agissait d’incorporés de force et non de volontaires. En revanche, cela est précisé au moment de l’évocation du procès de Bordeaux : il est bien fait la distinction entre le volontaire et les 13 Malgré-Nous. Mais Robert Hébras souligne que ce procès a été un second drame, puisque tous les soldats qui avaient été présents le 10 juin 1944 auraient dû alors être punis (ceci dans l’esprit de la loi spéciale dite « loi Oradour » de 1948 qui introduisait la notion de culpabilité collective dans le Droit français).
Au total, un film documentaire qui rend parfaitement compte du poids de cette tragédie pour ceux qui ont dû vivre et qui vivent toujours avec ce lourd héritage.
Nicolas Mengus
Une vie avec Oradour. Un film de P. Séraudie, Nour Films & Pyramide Production, 2011. Sortie en salle le 21 septembre 2011.
A l’Odyssée à Strasbourg en novembre.