Le général d’Armée Colson, secrétaire d’Etat à la Guerre du gouvernement de Vichy, fait savoir qu’il faut inciter les soldats de l’Armée française originaires de l’Alsace et de la Moselle à retourner dans leurs régions désormais annexées au IIIe Reich, ajoutant qu’il ne leur sera pas tenu rigueur des engagements auxquels les nazis pourraient les contraindre.
A noter que les Français libres de Londres tiennent le même discours à l’égard des Alsaciens et Mosellans rentrés chez eux.
A l’automne 1940, une autre note secrète du gouvernement de Vichy indique, à propos des soldats français d’Alsace-Moselle, capturés puis libérés par les Allemands (en contrepartie d’une déclaration selon laquelle ils se reconnaissent « de sang allemand ») : « Les Alsaciens et Lorrains qui acceptent de signer la fameuse déclaration avec ce qu’elle implique pour eux de devoirs envers la « Patrie allemande », c’est-à-dire à servir éventuellement dans les armées du IIIe Reich, sont rassemblés… ».
La France a donc incité ses compatriotes alsaciens-mosellans à « se jeter dans la gueule du loup », sachant qu’il était fort possible que ces hommes soient enrôlés dans la Wehrmacht.
Et l’avenir montrera, à la Libération, que les engagements de la France en 1940 (« … il ne leur sera pas tenu rigueur… ») ne furent pas tenus lors de l’épuration.