L’APPEL de VIEUX–THANN de l’OPMNAM, du 24 janvier 2009
En ce jour de fêtes, en ce jour de commémoration du 63e anniversaire de la libération de VIEUX–THANN, la municipalité a décidé de rendre un hommage tout particulier aux 54 « Malgré-Nous », enfants de la commune, incorporés de force, déportés, tués ou portés disparus sous un uniforme abhorré, victimes de la barbarie nazie.
Grâce à la municipalité, à son maire Pierre MULLER et son adjoint René GERBER, Paul ARNOLD, incorporé de force, tombé à Kustrin en Allemagne le 20 avril 1945, père de Micheline JUNG, vient de voir son identité gravée sur cet admirable MUR des NOMS, retrouvant une place en terre natale qu’il n’aurait jamais dû quitter.
Nous les en remercions vivement.
Nous nous adressons solennellement à toutes les communes d’Alsace-Moselle pour un MUR des NOMS des victimes des guerres, » morts pour la France « .
En face de ce MUR de MEMOIRE, de RECUEILLEMENT et de TEMOIGNAGE, nous les Orphelins des pères parmi les 40 000 « Malgré-Nous » tués ou portés disparus, nous adressons solennellement à toutes les communes d’Alsace-Moselle, afin qu’elles réalisent si ce n’est déjà fait, un MUR des NOMS à l’identique et , qui sait, pour l’ensemble des victimes des différents conflits depuis 1870.
Il nous est particulièrement insupportable de constater encore, plus de 60 ans après leur disparition, la seule présence au fond d’un cimetière de ces plaques, impersonnelles et anonymes, « A nos morts de 1939 / 1945 » ou de « 1914/ 1918 ». Les Victimes ont un nom, une identité et des familles et les cimetières, certes tous honorables, ne sont pas les seuls lieux de mémoire. Tous les conflits depuis 1870 pourraient être concernés.
La loi du 25 octobre 1919 fait obligation aux communes de tenir un livre d’Or des militaires « Morts pour la France ». Les communes sont incitées, répondant pour la plupart spontanément à ce devoir de mémoire et de reconnaissance, à réaliser un monument aux morts, une stèle ou un Mur nominatif, recueillant leurs identités.
A quand le MUR des NOMS, lieu de recueillement et de témoignage, à Schirmeck ou ailleurs, si souvent promis depuis 2006 ?
Tous les pays honorent leurs enfants qui ont fait le sacrifice ultime pour la Patrie ou contraints, comme les nôtres, afin d’assurer notre avenir, en préservant leurs familles des terribles représailles par la Sippenhaft, les prenant en otages.
Quelle plus belle preuve d’amour qui mérite notre reconnaissance éternelle ?
Mais où est donc le lieu de recueillement et de témoignage si souvent promis, en mémoire de la tragique destinée des 40 000 déportés militaires victimes de la barbarie nazie, comme le rappelle la plaque ici apposée?
Notre association milite depuis des années pour ce devoir moral, avec le concours des Malgré-Nous, des Malgré–Elles, des veuves, des orphelins, des enfants, des petits-enfants, issus de ces dizaines de milliers de familles brisées et décimées ?
Nous lançons tous ensemble, ici à VIEUX-THANN, un vibrant appel à Monsieur le président de la République, Nicolas SARKOZY, qui s’est personnellement engagé il y a un an déjà, déclarant que « tous ces fils de France, victimes de l’Histoire, leurs noms figureront bientôt sur un monument érigé en terre d’Alsace – Moselle, sur cette terre de France à laquelle ils ont été arrachés pour être jetés dans des combats meurtriers. »
Nous souhaitons que le président de la République mobilise toutes les énergies, tant au niveau national que régional, pour la pose rapide de la première pierre du MUR des NOMS à Schirmeck ou ailleurs, pour les victimes de la seconde guerre mondiale des trois départements et veille à son inauguration pour 2010.