Ma mère se nommait Mathilde Walter. Durant l’annexion, son prénom avait été changé en Monika. Elle est née le 13 mars 1924 à Basse-Yutz en Moselle et y demeurait encore, rue Kléber, au début de la guerre. J’ignore à quelle date elle a effectué le RAD et le KHD. Tout ce dont je suis sûr, c’est que juste après ma naissance à Metz en mai 1943, elle a travaillé pour les Allemands, dans ce cadre ou en tant que fonctionnaire je l’ignore, à l’aéroport de Freskaty à Metz, puis ensuite à l’aéroport de Basse-Yutz/Thionville.
Je n’ai jamais connu ma mère (ici photographiée vers l’âge de 18 ans). C’est une longue et douloureuse histoire que notre histoire à tous les deux. En effet, je suis né durant la guerre en mai 1943. Mon père était allemand, aviateur de la Luftwaffe. Mes grands-parents maternels ne voulant pas s’occuper de moi, ma mère a été dans l’obligation de travailler pour m’élever et m’a placé dans une institution à côté de Metz, gérée par le NSDAP. J’ai été emmené, sans l’accord de ma mère, en Allemagne en septembre 1943 par les nazis et placé dans plusieurs foyers. Retrouvé par les Américains, j’ai été rapatrié en France en octobre 1946 et placé chez une nourrice. L’Assistance Publique dont je dépendais n’a pas voulu me rendre à ma mère qui avait demandé à me rependre en juin 1947, et a de plus fait établir en 1960 un nouvel acte de naissance en supprimant son nom. Je suis ainsi devenu, soit disant dans mon intérêt, sans père, ni mère. C’était sûrement légal à l’époque, mais aujourd’hui il y aurait beaucoup de choses à en dire. Grâce à une nouvelle loi sur l’accès aux origines, j’ai retrouvé la trace de ma mère en 1995, malheureusement elle est décédée en octobre 1982. J’ai pu malgré tout rencontrer son frère et sa sœur qui m’ont parlé d’elle et remis des photos d’elle et même de mon père, ce qui est formidable. J’ai fait des recherches et j’ai appris un peu de sa vie, excepté ce qu’elle a fait durant l’annexion. Aujourd’hui, il est trop tard, son frère et sœur sont décédés et ne peuvent répondre à mes nouvelles interrogations.
Mon seul souhait maintenant c’est de transmettre à mes trois petits-fils l’histoire de ma mère.
J’adresse mes plus vifs remerciements à toute personne qui pourrait m’aider à en savoir plus, en particulier sur la période du RAD-KHD de ma mère et sur ses activités aux aéroports de Metz et de Basse-Yutz/Thionville.
Claude Walter
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