Dimanche 25 août, sous le ciel bleu au dessus de la croix du Mont National à Obernai et au pied de laquelle quatre gerbes de fleurs ont été déposées, la cérémonie rappelant le funeste décret instituant l’incorporation de force dans l’armée allemande de 142 500 Alsaciens-Mosellans, jeunes hommes et jeunes femmes, il y a 77 ans a réuni des dizaines de personnes. A l’initiative de l’ADEIF, de nombreux porte-drapeaux et représentants d’associations patriotiques dont le Souvenir Français ont compensé l’absence d’élus à l’exception de Pierre Schmitz, adjoint au maire d’Obernai.
Celui-ci a pris la parole pour saluer la mémoire des fils, frères, pères, maris ou amis morts tragiquement pour une cause qui n’était pas la leur. Le chanoine Aloyse Kieffer, l’un de ces incorporés de force présents comme René Gall, président départemental de l’ADEIF, a évoqué la croix d’Obernai « enfoncée en terre d’Alsace pour rappeler le malheur et l’injustice » puis remercié les membres de familles « porteurs de mémoire ». Parmi ceux ci, deux orphelins, Gérard Michel pour l’OPMNAM, Jean Georges Roeser, délégué des Fils des Tués. Le premier a lu avec émotion la lettre d’adieu de Raymond, jeune condamné à mort par les nazis pour tentative d’évasion tandis que le second chantait un poème poignant composé par lui-même en hommage à son père. Christine Roegel, fille du Pr. Roegel récemment décédé, a rappelé l’épopée des 1500 prisonniers de Tambov, libérés du camp le 7 juillet 1944 pour rejoindre les Alliés et qui ont ensuite pris part au Débarquement de Provence dont le 75e anniversaire vient d’être commémoré. Elle a relevé une coïncidence, à savoir que la libération de Paris, le 25 août 1944, était intervenue deux ans exactement après le décret nazi instituant l’incorporation de force de milliers de jeunes Français d’Alsace et de Moselle…
M.G-L.