Dans un article de L’Est Républicain en date du 18 août 2019 relatant une réunion de néo-nazis à Combres-sous-les-Côtes dans la Meuse, un journaliste allemand s’insurge et estime que notre gouvernement manque de « volonté » dans la lutte contre les néo-nazis (cf. en fin du billet d’humeur).
Nous déplorons que la RFA n’ai pas réussi à éradiquer le nazisme 75 ans après la Deuxième Guerre mondiale. Pour quelles raisons ?
Après la guerre, le roman national de l’Allemagne fut réécrit :
- A l’ouest par la firme Adenauer. Il était enseigné aux générations de l’après-guerre que le nazisme était le fait d’une poignée de « méchants » qui s’était emparée du pouvoir et avait mis en place une dictature. Jamais il ne fut rappelé qu’Hitler avait conquis le pouvoir par les urnes.
- A l’est, Ulbrich et sa clique dont les deux frontaliers, le sarrois Honecker et le mosellan Dahlem qui avaient combattu le nazisme pour mieux servir la dictature communiste de la RDA, transformèrent l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en un conte pour enfants de la maternelle : Les citoyens de la RDA étaient des résistants au fascisme. Leurs parents avaient combattu le nazisme en participant « à la grande guerre patriotique du grand-frère soviétique ». Evidemment, cela n’avait aucun fondement historique, l’Allemagne étant un seul pays jusqu’à la défaite du 8 mai 1945.
L’immense majorité des Allemands s’accommoda des mensonges officiels qui les dédouanaient pour cette période douloureuse. La génération des survivants connaissait la vérité. La génération de l’après-guerre fut élevée dans le mensonge cent fois répété :
- A l’ouest, un pays non pas acteur, mais victime du nazisme. Une propagande bien orchestrée par des expositions, comme celle intitulée « Kinder des Wiederstandes » qui magnifiait les résistants à Hitler dans les différentes classes sociales et électorales : l’armée, le clergé, les étudiants, le monde ouvrier.
- A l’est, un pays de résistants. La Prusse (comme disait le général De Gaulle), après avoir caché et mis à son service (par ex. dans la Stasi) les anciens nazis, des procès furent mis en scène dont le plus connu est celui de Heinz Barth impliqué dans le massacre d’Oradour-sur-Glane.
De nombreux dirigeants actuels de la RFA, dont la chancelière Madame Merkel, ont été élevés en RDA. « Ils ne sont ni coupables, ni responsables, ils sont les enfants d’un peuple de résistants ».
La RFA combat le nazisme avec des mots et non avec des actes.
Je rappellerai pour mémoire les obsèques du général Lammerding, commandant de la 2e division blindée « Das Reich« , responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane, à Bad Tölz (Bavière), en janvier 1971, sous le chancelier Brandt (SPD). Ses anciens camarades l’accompagnèrent revêtus de leurs uniformes d’officiers, sortis de la naphtaline, avec les casquettes et les bottes rutilantes. Ils entonnèrent les chants nazis accompagnés de saluts hitlériens, sans que la Police intervienne (*).
Les anciens camarades avaient rajeunis. Ils paradaient tels des guerriers descendus du Valhalla le glaive à la main. La Police était étrangement absente ce jour là. Sans doute « en formation » sous les ordres du commissaire Derrick (Horst Tappert) dont chacun connait les états de service.
La vidéo relatant cet événement n’est plus visible sur internet depuis quelque temps. Dommage.
Il est clair que pour lutter contre les néo-nazis, d’autres méthodes doivent être employées. Les néo-nazis sont les bourgeons pourris d’une démocratie (la RFA) qui n’a jamais été dénazifiée.
Le 4 janvier 2018, une stèle en l’honneur de la 17e SS–Panzergrenadier-Division « Götz von Berlichingen » fut découverte à Volmunster, en Moselle. La police enquêta et découvrit que le responsable était un Sarrois de 34 ans. Un procès va avoir lieu en France. Il sera jugé. Il manquera dans le box des accusés ceux qui l’ont formé.
Les néo-nazis seraient environ 5000, essentiellement basés dans les Länder de l’Est et en Bavière, entraînés aux sports de combat. Si les divers gouvernements allemands avaient fait le travail de Mémoire qui leur incombe, les néo-nazis ne devraient pas être plus de quelques centaines.
Aussi, n’avons nous nul besoin de leçons. la RFA qui veut diriger l’Europe doit nettoyer ses écuries d’Augias qui empestent la mort et la violence.
En ce jour anniversaire des décrets sur l’incorporation de force, je pense à nos martyrs et à leurs familles. La non-reconnaissance de l’incorporation de force comme crime contre l’humanité est une « plaie béante dans les relations entre la France et l’Allemagne« , comme l’a écrit le député Gregor Gysi dans une lettre que vous trouverez sur ce site : https://www.malgre-nous.eu/2018/07/31/lallemagne-souffrances-malgre-message-depute-gregor-gysi/.
Quel sera l’homme politique allemand qui aura la stature d’un homme d’Etat et reconnaîtra l’incorporation de force comme un crime contre l’humanité ?
Seigneur, faites qu’il se lève bientôt.
Renée Baudot, le 26 août 2019
(*) En 1966 à Ludwigsburg, plus de 5000 anciens SS venus de toute l’Europe assistèrent aux obsèques de Sepp Dietrich en chantant des paroles qui n’étaient pas celles d’une comptine, comme en témoigne la photo ci-dessous.