J’aimerais découvrir le parcours de « Malgré-Nous » de mon père, Alfred MULLER, né le 18/06/1916 à Colmar. Il a été incorporé de force dans la Wehrmacht. Il a tenté d’évader trois fois et a été condamné deux fois à mort pour cela par le Sondergerichtshof (cour de justice spéciale) de Torgau. Il a d’abord connu les prisons de Neuhäusel, Baden-Baden, Freiburg (où il put écrire une dernière fois à sa famille). Lors du bombardement de cette ville, une partie de la prison est détruite (27.11.1944). Il s’échappe, puis il est hébergé chez des paysans. Repéré, il est contraint de participer au déblaiement de le ville de Freiburg. Il s’évade avec un camarade et travaille dans une ferme de la Forêt-Noire. Il parvient à échapper à la police et passe de ferme en ferme. Le 17 décembre, il arrive chez un paysan à Weitzen, près de la frontière suisse. L’homme le nourrit et le dénonce à la police. Mon père est alors incarcéré à Walshut. Le 26 mars 1945, il comparaît devant le Sondergerichtshof de Torgau qui le condamne à mort pour la seconde fois. L’exécution du jugement n’est pas appliquée, car il est tenu compte que le condamné étant un soldat français de carrière, et le jugement va à Berlin pour confirmation. L’arrivée des Alliés à Torgau sonnera l’heure de sa libération définitive (voir l’article joint).
Jean-Jacques Muller