Je n’ai pas connu la guerre (je suis né en 1956) mais, je me souviens que, lorsque j’étais enfant, mes grands-parents recevaient chaque année une carte de vœux d’Alsace. A mes questions sur l’expéditeur, on m’a raconté l’histoire suivante.
En 1944, des Allemands étaient cantonnés à Les Chéris, petite commune du sud Manche (15 kms au sud-est d’Avranches) et, plus précisément, sous les pommiers du village du Hamel. Un soldat parlant très bien français a expliqué à mon grand-père, Louis Desaintjores, qu’il souhaitait déserter. Son père était français (cela voulait-il dire un Français de l’autre côté des Vosges ?) ; en tout cas, il avait juré à son père mourant de ne jamais se battre contre les Français. Mon grand-père lui a conseillé d’attendre d’avoir quitté le cantonnement pour le faire et de revenir ensuite se cacher dans la ferme, ce qui fut fait quelques jours plus tard.
Combien de temps est-il resté là, je l’ignore mais, quand les Américains commencèrent à approcher, il décida d’aller à leur rencontre se constituer prisonnier.
Un jour ou deux se passent et ma grand-mère croise, sur la route principale, un petit convoi Allemand avec, dans le side d’une moto, notre évadé prisonnier ! Panique dans la maison, car il avait emmené quelques photos de la famille. Heureusement, il avait réussi à s’en débarrasser à temps. Devant être fusillé le lendemain, il devait son salut à un bombardement qui a permis son évasion.
Je ne sais pas si tout est exact mais, c’est ce que j’ai retenu. J’ignore si cet homme est encore en vie 72 ans plus tard ou s’il a des descendants, mais j’aimerais en savoir un peu plus.
Merci pour tout renseignement,
Guy Rouland
guy.rouland@les-cheris.fr