BISCHOFF Jean-Pierre

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Je fais des recherches sur mon arrière-grand-oncle Jean-Pierre Bischoff (* Wissem­bourg 29.10.1904). D’après les docu­ments en ma posses­sion, il se trou­vait dans un camp d’in­ter­ne­ment de la police à Dachau (« Stra­fla­ger der Poli­zei Dachau ») ; son adresse est « Dachau 3/K 17. Geb. » et il reçoit 5 Marks (lettre du 15.12.1943 ; l’argent lui sera remis au moment de sa libé­ra­tion qui, paraît-il, devrait inter­ve­nir au bout de 9 mois d’in­ter­ne­ment).

Selon ce que j’ai pu apprendre, il aurait chanté « La Marseillaise » au mauvais endroit au mauvais moment. En fait, il appa­raît plutôt que son arres­ta­tion ait eu lieu sur dénon­cia­tion : se retrou­vant avec des cama­rades dans un bistrot par une soirée pluvieuse, une fuite d’eau ruis­selle à côté (ou sur ?) du portrait d’Hit­ler affi­ché obli­ga­toi­re­ment dans tous lieux publics. Mon arrière-grand-oncle, avec beau­coup « d’hu­mour » aurait dit à ses cama­rades en alsa­cien : « Vous voyez, il en pleure déjà », proba­ble­ment en parlant de la guer­re…. C’est aors que le cordon­nier du village voisin, mani­fes­te­ment jaloux de cet homme ne travaillant pas et ayant des moyens certains, l’au­rait dénoncé (pour cela, mais peut être pour autre chose).

Dans sa corres­pon­dance envoyée de Dachau, on apprend qu’il pèse encore 55kg et qu’il a retrouvé au camp Emile Jung (lettre du 25.7.43), qui devien­dra coif­feur au camp (lettre du 10.7.44), et un dénommé Eckert (lettre du 1.11.43), de Bisch­heim, qui sera libéré début juillet 44 (lettre du 10.7.44 : il se demande si Eckert a vrai­ment été renvoyé dans ses foyers).

D’après le KZ-Gedenkstätte Dachau, il a été enre­gis­tré comme détenu cinq jours après la libé­ra­tion du camp. On ignore donc à quelle date il y est arrivé.

Last Name: BISCHOFF
First Name: Johann Peter
Title:
Birth Day: 29
Birth Month: Oct
Birth Year: 1904
Birth Place: Weis­sen­burg
Came From:
Resi­dence (town): Weis­sen­burg Elsass
Resi­dence (street): Elsass
Priso­ner Number:
Date of Arri­val: zug.
Dispo­si­tion: befr.Dachau
Dispo­si­tion (trans­la­ted):
libe­ra­ted.Dachau
Cate­gory: befr.Dachau
Cate­gory (trans­la­ted): befr.Dachau
ID: 4226
Page: 451/Bi.
Disk: 1
Image: 290
Comment: –

Mais sa lettre du 25 juillet 1943 indique qu’il vient d’ar­ri­ver au camp, au bout de deux semaines de trajet, et qu’il a été affecté à une usine d’ar­me­ment. Ses descrip­tions de sa vie au camp sont posi­tives, pour des ques­tions de censure évidentes. Sa lettre du 27.9.43 comporte d’ailleurs des passages censu­rés. Il y fait état de personnes libé­rées chaque semaine et espère aussi être libéré. Il demande aussi des nouvelles de Stras­bourg qui a été bombar­dée.

Sa lettre du 15.12.43 laisse entendre qu’il aurait été condamné par un tribu­nal mili­taire.

Le 15.4.1944, il mentionne des cours de sport hebdo­ma­daires qui leur donne une impres­sion de semi-liberté, ainsi que des prome­nades aux alen­tours du camp. Il espère toujours être libéré ; il est très fati­gué.

Lettre du 31.5.44 : Il fait un travail plus simple, mais toujours aussi fati­guant : il est debout 9–10 heures de suite. « Ca fait près de un an main­te­nant que je suis détenu dans le Stra­fla­ger« . Il s’inquiète de l’état de son appar­te­ment et des bombar­de­ments sur Colmar et Mulhouse. Il pèse toujours 56 kg ; « je n’ai jamais été si gras ». Il espère une proche fin de la guerre.

Lettre du 10.7.44 : « La semaine dernière, nous devions assis­ter à une exécu­tion. Les deux condam­nés étaient très coura­geux (…). Nous avons égale­ment subi une attaque aérienne. Les dommages ont été sans consé­quences, mais je ne me suis tout de même pas senti très bien ».

Lettre du 21.8.44 : Il travaille de nuit. Le temps passe vite, car il a de bons cama­rades dont un jeune bache­lier de Halle, un artiste peinte, des prison­niers de guerre français et Alfred Klein qui était avec lui au Luft­schutz. Il s’inquiète de l’état de la cathé­drale de Stras­bourg qui a été touchée lors d’un bombar­de­ment. « J’ai l’es­poir de rentrer bien­tôt à la maison, car main­te­nant, une déci­sion doit être prise sur notre sort ».

Il s’est suicidé dans les années 50/60 à Wissem­bourg. Il avait légué ses biens « aux pauvres de Wissem­bourg ».

Il n’est pas réper­to­rié par la WASt.

Merci pour tout rensei­gne­ment complé­men­taire.

Jean-Chris­tophe Eber

 jc_eber@ya­hoo.fr

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