Assem­blée géné­rale du 15 juin 2013

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Marcel SPISSER, président de l’AMAM, ouvre la séance à 10h en rappe­lant la dispa­ri­tion récente du Gal Jean-Paul Baillard, membre fonda­teur de l’as­so­cia­tion: « Ceci est la première AG que nous commençons sans lui…Nous avons toujours appré­cie ses conseils avisés. Nous avons tous aussi appré­cié les paroles pronon­cées par Nico­las Sarkozy il y a deux ans à Colmar. Or c’était mot pour mot les termes de la lettre que le Gal Baillard lui avait adres­sée. » Une minute de silence est obser­vée en mémoire de celui qui était jusqu’à sa mort l’un des vice-prési­dents de l’AMAM.

Frédé­ric BIERRY, maire de Schir­meck, conseiller géné­ral du Bas-Rhin, évoque égale­ment le souve­nir du disparu : « C’est un moment émou­vant. Le Gal Baillard s’est beau­coup investi pour le Mémo­rial et on ne l’ima­gine pas sans lui…Il appor­tait ici un regard sur le monde, un esprit de bien­veillance et des touches d’hu­mour. Son dernier combat fut de faire recon­naitre le sort tragique des Alsa­ciens-Mosel­lans incor­po­rés de force. Au Mémo­rial, c’était l’ami de tous. » Frédé­ric Bierry a signalé que « depuis 2007, il n’y avait pas eu une aussi bonne fréquen­ta­tion du site, avec + 4% sur la période 2012–2013, + 35% au mois de mars et + 2% en avril ». Une bonne nouvelle même si l’élu a reconnu que « le mauvais temps nous a aidé ! ».
Jean-Paul GULLY, secré­taire géné­ral de l’AMAM, a rappelé de son côté que lors de l’AG 2010, le Gal Baillard avait confié lors de son inter­ven­tion que désor­mais il pouvait quit­ter ce monde car « depuis le 8 mai 2010, les incor­po­rés de force avaient été réta­blis dans leur honneur et leur dignité de citoyen. » Pour cette AG 2013, 60 maires ont envoyé une procu­ra­tion, montrant ainsi leur inté­rêt pour l’as­so­cia­tion. En effet, en 2013, un dossier de l’AMAM a été envoyé à 480 communes et 55 ont nouvel­le­ment adhéré. La même opéra­tion devrait être faite vers les maires du Haut-Rhin et de la Moselle.

Alphonse TROESTLER, délé­gué à la Mémoire pour la Région Alsace, a égale­ment évoqué la person­na­lité du Gal Baillard, « atten­tif à n’ou­blier aucune des caté­go­ries de victimes. » Il a informé l’as­sis­tance de la « nouvelle étape » qui devrait s’ou­vrir pour le Mémo­rial dans le domaine de la construc­tion euro­péenne grâce à l’im­pli­ca­tion de Joseph Daul, l’Al­sa­cien qui est président du groupe du Parti Popu­laire Euro­péen. Suite à la visite de ce député euro­péen, l’idée d’ajou­ter une ouver­ture sur l’Eu­rope plus marquée dans le Mémo­rial tout en présen­tant le témoi­gnage histo­rique de l’Al­sace pour termi­ner le circuit, a fait du chemin. Un projet complet, avec notam­ment une salle d’ex­po­si­tion tempo­raire et l’ajout de séquences oubliées ou insuf­fi­sam­ment trai­tées (comme la Résis­tance), a été présenté aux instance euro­péenne dont on attend la réponse. Le Mémo­rial a en effet déjà 8 ans et « pour assoir sa péren­nité future », un gros chan­tier doit s’ou­vrir. Concer­nant la prochaine Rencontre des Mémoires, en novembre 2014, on sait déjà qu’elle aura « un écho très fort par rapport au cente­naire du Premier conflit mondial » dont on commé­mo­rera le cente­naire. Suite à une ques­tion de Gérard Michel (OPMNAM), Alphonse Troest­ler a évoqué le travail de recen­se­ment des Incor­po­rés de force, actuel­le­ment validé par les 900 communes alsa­ciennes. La démarche, pilo­tée par Chris­tophe Heitz, concerne toutes les caté­go­ries de victimes alsa­ciennes du nazisme. La Moselle de son côté a opéré un recen­se­ment de ses victimes mili­taires de 1870 à 1945 sur un Mur des Noms à Grave­lotte. Pour le Mur des Noms, un appel à projets sera lancé. M. Troest­ler s’est demandé « s’il devait s’agir d’un mur gravé ou ou pas gravé… mais souple, avec des images… » Il a affirmé que « le président Richert est en tout état de cause inté­ressé. Faut-il le faire par caté­go­rie de victimes ? Le débat mémo­riel est très impor­tant… Le droit des familles à accep­ter ou non de rendre public un nom de proche doit être respecté. Nous atten­dons d’éven­tuelles réac­tions suite à la liste de noms déjà consul­table sur Inter­net. » Par ailleurs, Alphonse Troest­ler a regretté le manque de cher­cheurs prêts à étudier les archives de Tambov mais a salué un mémoire de maîtrise en cours sur les Malgré-Elles, le premier travail univer­si­taire sur le sujet qui devrait aussi béné­fi­cier d’un ouvrage à venir de Liliane Hoff­mann. Un histo­rien doit faire des recherches sur les lettres de Malgré-Nous.

Marcel SPISSER, président de l’AMAM, a remer­cié le trio (Alphonse Troest­ler, Jean Paul Gully et Claude Morant), « ces trois mousque­taires sans lesquels je ne pour­rais pas faire grand chose ». Or il y a du travail car « plus je viens au Mémo­rial avec des groupes, plus je constate qu’on ne connaît pas l’his­toire de l’Al­sace. Le message que nous voulons trans­mettre à nos enfants, c’est que l’Al­sace a souf­fert plus que d’autres régions et qu’elle a été calom­niée. Au lende­main d’une catas­trophe, il faut trou­ver un coupable et ce furent les incor­po­rés de force » a-t-il ajouté, évoquant le drame d’Ora­dour sur Glane. « Or on n’a pas parlé des mili­ciens qui ont aidé les nazis, des colla­bos comme ceux qui dans la divi­sion Char­le­magne furent les derniers fana­tiques à soute­nir Hitler à Berlin… ». Jean-Jacques Meysem­bourg demanda la parole pour déplo­rer que l’ex­po­si­tion au Mémo­rial « n’ex­pli­cite pas assez le rôle du maré­chal Pétain dans la trahi­son des Alsa­ciens Mosel­lans dés juillet 1940 ».

Remettre des pages d’his­toire contem­po­raine dans leur pers­pec­tive totale, « c’est la raison d’être du Mémo­rial, lieu d’his­toire et de mémoire. » Mais pour remplir cette mission, il faut des moyens. « Si nous avions à hauteur de ceux du Mémo­rial de Caen dont je me souviens des innom­brables affiches dans le métro à Paris lors de l’ou­ver­ture, on ferait pareil. » Malgré ce problème de budget, le Mémo­rial attire beau­coup de scolaires dont une école des Nantes et c’est passion­nant. Les contacts avec la Norman­die ont été fruc­tueux à travers les nombreuses visites de Jean Bézard. En 2012, l’agenda fut fourni avec 18 Café d’his­toire, une formule qui va bien­tôt atteindre son 100e rendez vous et qui a bien trouvé sa place puisqu’il y a actuel­le­ment une liste d’at­tente pour les confé­ren­ciers. Le Gal Baillard y avait d’ailleurs présenté sa biogra­phie l’an dernier. Par contre, il y a encore beau­coup d’ef­forts à faire vers le Haut-Rhin… Nous avons connu une décep­tion car malgré le lieu central qu’est le buffet de la gare de Mulhouse et la noto­riété du sujet (Pierre Bockel, aumô­nier de la Brigade Alsace Lorraine), le public était peu nombreux au Café d’his­toire qui lui fut consa­cré.

Le Cour­rier du Mémo­rial est une revue de plus en plus appré­ciée, notam­ment ses articles de fond et ses pages péda­go­giques. Les Actes des Rencontres devraient elles être publiées par le CRDP avant Noël. L’AMAM a égale­ment parti­cipé à l’édi­tion des lettres de Malgré Nous, reçues en quan­tité bien plus impor­tante que ce qui était estimé au départ, et qui peuvent être utili­sées par les ensei­gnants d’his­toire voire d’al­le­mand.
Marcel Spis­ser a égale­ment cité les excel­lentes rela­tions de l’as­so­cia­tion et du Mémo­rial avec les Japo­nais, « fasci­nés par l’his­toire de l’Al­sace déchi­rée par des guerres entre la France et l’Al­le­magne. Ainsi savez vous qu’il y a une chaire de l’his­toire de l’Al­sace à Tokyo et non une chaire d’his­toire de France? » Un groupe de 46 étudiants s’est rendu au Mémo­rial et leur profes­seur y venait pour la 7e fois. Le thème de la récon­ci­lia­tion avec l’Al­le­magne les inté­resse beau­coup, eux qui ont connu des conflits avec la Chine et la Corée. Une équipe de la TV japo­naise est venue en décembre et le 1er janvier, le repor­tage sur le Mémo­rial a été diffusé.

Suite à l’ex­posé du tréso­rier Claude MORANT dont les bilans ont été approu­vés par les révi­seurs aux comptes, le président de l’AMAM a proposé de porter la coti­sa­tion de 20 à 25€, notam­ment pour suivre l’aug­men­ta­tion des frais postaux. L’as­sem­blée procéda ensuite à l’élec­tion de 8 conseillers au Comité direc­teur, soit un de plus que précé­dem­ment:.. Il s’agit de MM Etienne Adloff, Jean-Jacques Meysem­bourg, Gérard Michel, Claude Morant, Charles Quirin, Gérard Zippert, Jacques Cornec et Mme Marie Goerg-Lieby.

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