ASSEMBLEE GENERALE – SAMEDI 30 AVRIL 2011 Centre de Rencontre Albert Schweit­zer – Jugend un Bildung­stätte – Nieder­bronn-les-bains

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PERSONNALITES PRESENTES :

Mr le Consul de Russie Mr Molcha­lov
Mr Frédé­ric Reiss, député maire de Nieder­bronn qui s’est déjà souvent investi pour les Malgré-Nous à Paris
Mr Claude Sturni, Maire de Hague­nau, vice-président du Conseil Régio­nal, repré­sen­tant Monsieur le Ministre Philippe Richert
Mr Walter Hubert, Maire de ma ville de Reich­shof­fen qui soutient notre asso­cia­tion
Mr Schey­de­cker Camille, Maire de Souf­flen­heim
Mme Klein­pe­ter, repré­sen­tant le Conseiller Géné­ral Etienne Wolff de Brumath
Mr Alphonse Troest­ler , Délé­gué à la Mémoire
Mr le Profes­seur Roegel Emile
Mr Robert Lang, Président de l’Ami­cale des Anciens de Tambov
Mr Albe­né­sius , Président de la Ligne Magi­not Ober­roer­dern
Mr Ball Léon, Souve­nir Français Brumath
Mr Ance­let, Président de l’UNC Saverne
Mr Criqui Jean-Georges, Président Fils de Tués du Haut Rhin

Egale­ment Mme Bras­sard-Goerg, qui tout au long de l’an­née s’im­plique pour les Malgré-Nous
Mr Mengus , écri­vain et jour­na­liste à l’Ami Hebdo
Mr Herold qui est à nos côtés pour l’im­mense travail de recherche

Je profite de l’oc­ca­sion pour féli­ci­ter Mme Manto-Bigay et Mr Troest­ler pour leurs récentes nomi­na­tions.

Mot de bien­ve­nue par la Prési­dente

Mesdames, Messieurs, chers Pèle­rins, chers Amis,
Au nom de l’As­so­cia­tion Pèle­ri­nage Tambov, je vous souhaite la bien­ve­nue.
Je salue toutes les person­na­li­tés présentes.
Je ne voudrais pas oublier le Père Weiss et le Pasteur Eugène Bour­let de la base aérienne d’Istres qui ont fait le dépla­ce­ment pour se joindre à nous et qui offi­cient lors de nos pèle­ri­nages, tant au cimen­tière de Rada, à Kirsa­nov et cette année à Morschansk, ainsi que pour la céré­mo­nie œcumé­nique de Tambov avec le curé de la paroisse.
Jean-Luc Weiss est un fidèle de tous les pèle­ri­nages. Pour Mr Bour­let, c’était une décou­verte. Le fait qu’ils soient présents parmi nous aujourd’­hui démontre bien que Pèle­ri­nage Tambov leur tient à cœur.
Je voudrais aussi saluer un petit bout de femme, petite par la taille, mais combien grande dans ses actions au sein de l’As­so­cia­tion. Je vous parle de Mme Angèle Schott, la pion­nière et cofon­da­trice de l’As­so­cia­tion que j’ai le plai­sir d’avoir parmi nous aujourd’­hui. Je salue égale­ment Mr Bernard Klein, direc­teur de cette maison qui nous accueille et qui a tout de suite répondu favo­ra­ble­ment pour mettre les locaux à notre dispo­si­tion.
Avant de conti­nuer, je vous deman­de­rais de vous lever pour une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui reposent en terre loin­taine ; Tambov et autres camps, et tous ceux, parents et amis qui nous ont quit­tés depuis notre dernière rencontre.
Pour ceux qui ne connaissent pas Pèle­ri­nage Tambov, je voudrais briè­ve­ment rappe­ler quelqus temps forts de nos diffé­rents pèle­ri­nages, quelques faits marquants, mais aussi vous dire à quel point le pèle­ri­nage 2010 restera gravé dans nos cœurs.

1995 – Premier pèle­ri­nage avec des anciens prison­niers qui y sont retour­nés pour la première fois depuis leur capti­vité.

Que d’émo­tions, que de souve­nirs qui sont reve­nus à la mémoire.
Pour moi qui y suis allée pour la première fois à la recherche de mon père, me retrou­ver dans cette immense forêt de RADA, sans tombe, sans rien est tout simple­ment indes­crip­tible.
1997 – Mise en place d’une stèle en grès des Vosges avec des urnes en pote­rie de Betsch­dorf conte­nant de la terre d’Al­sace de diffé­rentes villes d’Al­sace et de Moselle

1998 – Inau­gu­ra­tion par Monsieur le Ministre des Anciens Combat­tants. Mr Masse­ret JP et l’ac­tuel ministre Monsieur Philippe Richert faisaient parti des person­na­li­tés présentes, ainsi que Mr Longuet actuel Ministre des Anciens Combat­tants.

2000.2002.2004 – Toujours la même ferveur, des décou­vertes, des visites, des souve­nirs.

2006 – Scéna­rio catas­trophe. Nous avons failli nous retrou­ver à la rue avec sacs et bagages. Le trans­por­teur chargé de l’or­ga­ni­sa­tion du voyage Josy, pour ne pas le nommer, n’avait pas réglé l’hô­tel. Grâce à nos amis russes, nous avons tant bien que mal pu termi­ner notre séjour. Héber­ger 45 personnes pendant 8 jours, sans être payé d’avance n’existe pas en France. Je vous évite les détails car j’en ai encore aujourd’­hui la chair de poule en y repen­sant.

2008 – Décès de notre président Charles Klein, imprévu puisqu’il voulait retour­ner à Tambov une dernière fois. Le voyage a du être orga­nisé à la va-vite, mais tout s’est bien passé –

2010 – Est de loin le plus marquant, le plus riche en décou­vertes.
En effet, ce que nous avons vécu en 2010 n’est en rien compa­rable aux autres pèle­ri­nages – larmes mais aussi joies en ont été les maîtres-mots.
Premier jour : Après l’ac­cueil des jeunes au Carré Français, après les céré­mo­nies habi­tuelles, mon petits fils Arnaud qui faisait partie du groupe des jeunes est venu vers moi en me disant : « Mamie, viens avec nous, nous avons une surprise pour toi ». La surprise était de taille, après une marche en forêt avec Valery, histo­rien russe et Nata­lia l’in­ter­prète, nous avons décou­vert 55 fosses communes dont celle de mon père et celle du parrain de Charles Criqui. Fosses que les jeunes avaient nettoyées et entre­te­nues pour notre arri­vée. Depuis 1995, personne n’avait connais­sance de cet empla­ce­ment. Libre à nous de devi­ner l’état dans lequel nous nous trou­vions.
Deuxième jour : comme à l’ac­cou­tu­mée, visite à Kirsa­nov où se trou­vait l’hô­pi­tal dans lequel les prison­niers qui se trou­vaient dans un état grave étaient trans­fé­rés. Kirsa­nov est à 80 km de Tambov – Beau­coup de ces malades n’ont pas survécu et sont donc enter­rés dans des fosses communes numé­ro­tées – Récep­tion à la mairie par Mr Oleg Chapiro, Maire de la ville de 23000 habi­tants et son Conseil. Repas en commun. Accueil toujours convi­vial et chaleu­reux.
Troi­sième jour : une première cette année ; visite de Morschansk où repose le père d’un pèle­rin du Haut-Rhin : Mr Hueber Jean.
Notre arri­vée corres­pon­dait avec la commé­mo­ra­tion de la fin de la guerre. A notre descente du bus, nous avons été accueillis par Mr Gwena­chi Kali­nine, – Maire et son Conseil, les anciens de la chorale, la musique et lorsque l’hymne natio­nal russe suivi de la Marseillaise ont résonné dans l’as­sem­blée, des larmes ont été discrè­te­ment écra­sées. Lorsqu’à la fin de la céré­mo­nie, un ancien de Morschansk en grande tenue mili­taire, la poitrine bardée de médailles et notre ancien de Tambov, Hubert Meyer, ici présent, se sont serré la main et embrassé, l’émo­tion était à son comble, et bien qu’ils n’aient pas pu se parler, ce geste spon­tané venait tout simple­ment du cœur.
Pour Hubert Meyer qui vu son grand âge, voulait venir avec nous une dernière fois, une dernière surprise était au rendez-vous pour lui – Valery, Nata­lia, Florence l’ont emmené dans la forêt pour retrou­ver la scie­rie où il a dû travailler pendant sa capti­vité. Je pense qu’il n’ou­bliera jamais son dernier pèle­ri­nage à Tambov.

Nous nous retrou­vons aujourd’­hui avec des anciens qui ont vécu le drame de Tambov. Les orphe­lins qui traînent une bles­sure à vie, mais aussi nos jeunes sous la houlette d’Eric Seyfried, ces jeunes que je remer­cie de tout cœur pour leur dévoue­ment, ces jeunes qui ont voca­tion à perpé­tuer le devoir de mémoire afin de ne jamais oublier ceux qui ont payé de leur vie le drame de ce conflit de 1939.45.

Un des points forts de cette année a été l’inau­gu­ra­tion de l’ex­po­si­tion : « Que s’est-il passé à Tambov ? » au Mémo­rial de Schir­meck. Grâce à l’aide du Conseil Géné­ral, nous avons pu invi­ter les Maires de Kirsa­nov et de Morschansk pour les remer­cier de l’ac­cueil chaleu­reux qu’ils nous réservent à chacun de nos pèle­ri­nages.
Retrou­vailles émou­vantes où tous les pèle­rins ont tenu à être présents. Le matin ; visite du Haut-Koenig­sbourg, l’après-midi visite d’une cave à Barr avec dégus­ta­tion de vin d’Al­sace, le soir repas en commun. Nous sommes certains que cette visite leur lais­sera d’agréables souve­nirs.

Quant au choix du site, où nous tenons notre Assem­blée Géné­rale aujourd’­hui, à savoir le Centre Albert Schweit­zer – Jugend und Bildung­stätte de Nieder­bronn – est fondé par le projet en gesta­tion de réunir dans cette struc­ture de jeunes russes, alle­mands et français. Les jeunes russes travaillant avec les nôtres en forêt de Rada nous demandent à venir en France.
L’em­pla­ce­ment est idéal. Mr Bernard Klein l’homme de la situa­tion, puisqu’il reçoit à longueur d’an­née des personnes venant de tous les pays. Nous espé­rons de tout cœur que ce projet abou­tira. Nous y travaillons sérieu­se­ment.

Je vous remer­cie de m’avoir écou­tée et cède main­te­nant la parole aux person­na­li­tés présentes.

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INTERVENTIONS DES PERSONNALITES :

Monsieur REISS, Député-maire de Nieder­bronn

J’ai le très grand honneur d’ac­cueillir l’As­sem­blée Géné­rale de Pèle­ri­nage Tambov dans ma commune. Je trouve ce centre de rencontres perti­nent. Le samedi 23 avril, avec le Maire de Reich­shof­fen, nous avions une céré­mo­nie en mémoire de la dépor­ta­tion. Nous avions rappelé à cette occa­sion les problèmes de dépor­ta­tion sans oublier le camp de Tambov. Nous pouvons aider les familles à retrou­ver leurs défunts. Je vous rappelle l’ex­po­si­tion Tambov à Schir­meck. Le discours du Président de la Répu­blique à Colmar recon­nais­sant les Malgré-Nous comme victimes du nazisme a récon­forté les esprits et les cœurs. Malheu­reu­se­ment, des gens à Paris émettent encore des doutes par rapport à l’en­ga­ge­ment contre leur gré des Alsa­ciens. Je remer­cie Mr Alphonse Troest­ler et Mr Lang Robert pour leur enga­ge­ment.
Concer­nant le projet avec les jeunes, nous sommes fier d’avoir ce centre de rencontre Albert Schweit­zer. Les séjours à Nieder­bronn marquent les jeunes qui viennent y passer un séjour. Cela contri­bue à construire une Europe paci­fique. Nous avons main­te­nant le projet de réali­ser un héber­ge­ment de 100 lits. Ce lieu fonc­tionne très bien et béné­fi­cie de l’oreille atten­tive de Mr André Bord, Président de la Fonda­tion Franco-Alle­mande. Ce dossier d’agran­dis­se­ment est à la hauteur de 1,5 millions d’eu­ros.
Je rappelle l’exis­tence ICE France (Initia­tive Chré­tienne pour l’Eu­rope), service volon­taire euro­péen, qui met en place des rencontres dans les familles, asso­cia­tions, maisons de retraite et autres. Dans ce cadre des Français réalisent égale­ment des séjours dans d’autres pays euro­péens.

Monsieur le Consul de Russie

J’ai le grand plai­sir d’être parmi vous. Je vous trans­mets les salu­ta­tions et souhaits de Mr Klimovs­kiy, Consul Géné­ral de Russie en France
Je souhaite un plein succès à Pèle­ri­nage Tambov. Vous permet­tez une meilleure compré­hen­sion du passé. Je trouve le travail avec vous agréable et vous souhaite de conti­nuer avec succès les recherches de travail de mémoire.

Monsieur Jean-Laurent VONAU, Conseiller Géné­ral

J’ac­cepte votre invi­ta­tion avec plai­sir et fierté.
Concer­nant la poli­tique suivie par le Conseil Géné­ral en matière de mémoire, le Bas-Rhin est pion­nier en la matière.
Je rappelle que jusqu’au 1er janvier 2011, la Commis­sion Culture, Patri­moine a rajouté à son appel­la­tion le terme de Mémoire.
C’est très impor­tant, parce que l’Al­sace a une histoire qui lui est propre. Il faut faire connaître cet état de choses.
Le Bas-Rhin est à l’ori­gine du Mémo­rial de Schir­meck. Il y avait des résis­tances à la créa­tion d’un tel site, mais main­te­nant il fait l’objet d’un grand succès car les gens qui y passent apprennent ce qui s’est passé en Alsace-Moselle. On a complété cette présen­ta­tion par le rapa­trie­ment des infor­ma­tions venant de Tambov.
Tambov est un véri­table mythe emblé­ma­tique. On s’y réfère énor­mé­ment. L’objec­tif est de rame­ner de Tambov une dupli­ca­tion des archives, pour connaître la situa­tion exacte de ce camp. C’est un travail gigan­tesque. 4000 docu­ments à traduire, une année à trans­crire du russe au français. Ces archives vont inté­grer la présen­ta­tion perma­nente du Mémo­rial.
La mémoire est à nour­rir. Il faut des forces vives. Il faut des ingré­dients, faire des recherches, aller plus en avant.
En Alsace, nous n’avons pas le droit à l’er­reur. Nous ne pouvons affir­mer des choses qui ne sont pas prou­vées par des docu­ments.
Le Conseil Géné­ral a pris des dispo­si­tions pour donner des bourses de recherche sur le vécu des Alsa­ciens durant la deuxième guerre mondiale.
Il faut mieux cerner la diaspora des Alsa­ciens, le nombre des personnes concer­nées. Il existe des bourses d’études pour les univer­si­taires, mais il n’y a pas foule, il faut connaître en effet l’al­le­mand et aussi le russe. Il est néces­saire que ces travaux soient réali­sés avec le plus grand sérieux. Mais nous aurons un jour des résul­tats.
Il est néces­saire que le service de recherche comprenne une ou deux personnes pour faire des décomptes statis­tiques. On n’a jamais recensé le nombre exact des Malgré-Nous tombés, jusqu’à aujourd’­hui, nous en sommes à de simples esti­ma­tions. En 60 ans, pas de recen­se­ment par les communes par exemple. Nous parve­nons néan­moins à des résul­tats : 25000 morts, repré­sentent 95 % envi­ron des recen­se­ments. La dernière partie entre 25000 et 30000 morts sera la plus diffi­cile à trou­ver.
Nous utili­sons des plots numé­ri­sés pour contrôle et vali­da­tion par les familles alsa­ciennes, car il faut être certains de ces infor­ma­tions. Il y aura une mise à dispo­si­tion aux archives dépar­te­men­tales du Bas-Rhin et aussi du Mémo­rial de ces plots numé­riques. Les familles peuvent complé­ter les infor­ma­tions manquantes.
Nous réper­to­rions égale­ment tous les dépor­tés, les fusillés, les victimes civiles décé­dées sous les bombar­de­ments (par exemple 1100 victimes à Stras­bourg).

Monsieur Claude STURNI, Vice-président du Conseil Régio­nal et Maire de Hague­nau.

Je ne prends pas la parole en tant qu’his­to­rien, d’autres person­na­li­tés ici repré­sentent cette disci­pline.
La mémoire inter­pelle tout le monde. Je repré­sente Mr Philippe Richert pour le Conseil Régio­nal qui connaît l’im­por­tance de travailler sur la mémoire.
Je féli­cite les membres de Pèle­ri­nage Tambov pour leur travail de recherches. Ce travail a nourri d’autres ambi­tions, d’autres recherches. Il a concré­tisé l’ap­pel à la jeunesse pour travailler sur le travail du souve­nir.
Le projet de réunion des jeunes de diffé­rents pays est perti­nent. Il sera suivi avec beau­coup d’at­ten­tion et d’in­té­rêt de notre part. J’en­cou­rage chacun à se rendre à Schir­meck. On n’a jamais fini de décou­vrir l’his­toire. Je dirige l’ins­tance de Culture, Iden­tité alsa­cienne et bilin­guisme.

Mr SCHEYDECKER Camille, Maire de Souf­flen­heim

Je suis très heureux de parta­ger ce moment avec vous. Nous culti­vons ce travail de mémoire dans notre commune. Nous avons érigé une stèle à la Mémoire des Anciens de Tambov et Fils de Tués. Nous vous soute­nons et vous deman­dons de pouvoir plan­ter un arbre de Tambov à côté de ladite stèle.

Mme KLEINPETER, repré­sen­tant le Conseiller Géné­ral Etienne Wolff de Brumath

Je suis toujours avec beau­coup d’in­té­rêt les acti­vi­tés de Pèle­ri­nage Tambov et les liens franco-russes qui y sont ratta­chés. Votre travail permet de comprendre aux jeunes géné­ra­tions ce qui s’est passé et forme j’en suis certaine un avenir de paix.
J’ai assisté au dernier pèle­ri­nage Tambov et je repense souvent à ces instants d’émo­tion.
Propo­si­tion est faite pour orga­ni­ser l’As­sem­blée Géné­rale en 2012 à Brumath et ainsi profi­ter de l’oc­ca­sion pour inau­gu­rer l’arbre de Tambov planté au Jardin du Tilleul.

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Mr SPISSER – AMAM

Je suis très honoré de votre invi­ta­tion.
A l’AMAM vous êtes bien repré­sen­tés avec Mr Criqui Charles et Mr Troest­ler Alphonse.
Nous complé­te­rons notre présen­ta­tion par les témoi­gnages des Anciens, tel celui de Mr Roegel par exemple.
Vous nous rappor­tez la matière pour qu’on s’en souvienne.
La mission de l’AMAM est de trans­mettre et de faire connaître. Pierre Klein, auteur alsa­cien dans l’un de ses ouvrages évoque un person­nage qui devient fou parce qu’il ne trans­met pas ce qu’il connaît.
J’ai fait visi­ter récem­ment le Mémo­rial à un ensemble d’ins­pec­teur d’aca­dé­mie de la France. L’ins­pec­teur de Toulouse vient me deman­der pardon. Je lui en demande la raison. Parce que me répond-il à Toulouse, jusqu’à ce jour, j’ai raconté que tous les Alsa­ciens étaient des enga­gés volon­taires.
Nous avons droit de cité main­te­nant dans les manuels d’his­toire. Le manuel Hachette sorti il y a trois ans comprend 2 pages sur les Malgré-Nous. C’est une vraie révo­lu­tion. Les éditeurs Hachette avaient visité le Mémo­rial.
Les Alle­mands non plus ne connaissent pas l’in­cor­po­ra­tion de force. Nous avons main­te­nant des rencontres entre Alle­mands et Français. Il y a des jume­lages de lycées et les rencontres se produisent au Mémo­rial.
Je rappelle l’exis­tence du café histoire le 11 juin sur Tambov avec le profes­seur Emile Roegel.

Mr TROESTLER Alphonse, chargé de la Mémoire

Je suis très heureux de vous retrou­ver avec les Anciens de Tambov. Nous avons encore la chance de béné­fi­cier de leurs témoi­gnages (Mr Roegel et Mr Lang).
Un mot que je retiens : rencontre, avec le dialogue, la compré­hen­sion, la paix. Rencontre entre les peuples qui cultivent l’ami­tié.
La Mémoire c’est l’af­faire main­te­nant de tous les Alsa­ciens.

Mr LANG Robert, Président de l’Ami­cale des Anciens de Tambov

Tambov c’était grave. Ceux qui sont reve­nus en portent les consé­quences dans leurs corps. Il faut aller voir l’ex­po­si­tion de Schir­meck. On sera toujours ensemble, les vieux et les jeunes.

Mr. SEYFRIED Eric, repré­sen­tant le Pèle­ri­nage des Jeunes

Nous étions 17 jeunes en 2010. Nous voulons donner un visage digne à ce lieu de mémoire de la forêt de Rada, où la nature a repris ses droits.
Nous sommes épau­lés par les Russes qui ont travaillé en amont, avant notre arri­vée.
Nous nous sommes rendus en 2010 pour la première fois à Volvo­grad (ancien­ne­ment Stalin­grad) et avons visité le cime­tière mili­taire alle­mand et russe. Des tombes y étaient nouvel­le­ment creu­sées parce qu’on retrouve encore dissé­mi­nées ça et là des tombes de soldats.
Nous avons main­te­nant pris l’ha­bi­tude d’ac­cueillir les Pèle­rins en formant une haie d’hon­neur. Il s’est formé un fort lien d’ami­tié, malgré la barrière des géné­ra­tions. Le pèle­ri­nage Anciens et Jeunes se termine par un repas festif et joyeux. Les jeunes restent en rela­tion par cour­riel, par télé­phone et se rencontre lors de repas.
Mme Dietrich, suite à l’in­ter­ven­tion de Mr Eric Seyfried lance un appel aux jeunes pour 2012. Mr Criqui rappelle la réunion du 15 mai à Schir­meck qui compren­dra une visite guidée par un Ancien de Tambov et une table ronde autour de laquelle pour­ront être échan­gées des ques­tions-réponses.

LECTURE PAR Mme DIETRICH de la lettre rédi­gée par Monsieur Alphonse Hueber, Ancien de Tambov

Rich­willer, le 19 avril 2011

Chers Amis, Respon­sables de l’As­so­cia­tion Pèle­ri­nage Tambov.
Madame la Prési­dente, Marlène Dietrich.
Monsieur le Secré­taire, Charles Criqui.
Bien chers amis,
Nous sommes, mon épouse et moi-même vrai­ment déso­lés de ne pouvoir assis­ter à l’As­sem­blée Géné­rale à Nieder­bronn-les-Bains ce samedi 30 avril.
Il y a d’une part l’éloi­gne­ment de ce lieu de rencontre, la fatigue perma­nente inhé­rente à notre âge, mais aussi un rendez-vous exté­rieur que nos enfants avaient orga­nisé de longue date qui, eux, nos enfants, nous croient encore à l’âge de leur scola­ri­té… ! Nous serons en pensées avec vous !
Merci, chers amis pour tout ce que vous faites en conju­guant le devoir de mémoire à tous les temps, à l’égard de nos conci­toyens, ense­ve­lis dans les fosses communes en forêt de Rada, près du sinistre camp 188 de Tambov, dit de rassem­ble­ment des Français.
Alors que nos forces s’épui­sent… que nos souve­nirs s’éva­porent, il est pour nous récon­for­tant de voir les enfants de nos dispa­rus prendre la relève avec les moyens et un savoir-faire unani­me­ment reconnu aujourd’­hui qui forcent le respect et la consi­dé­ra­tion de tous les médias.
Merci et pour vos enga­ge­ments et pour les succès de vos actions. Il faut que ce drame mons­trueux de l’in­cor­po­ra­tion de force ; que ce drame atroce de l’in­car­cé­ra­tion en camps sovié­tiques ; que ce calvaire de cette jeunesse alsa­cienne-mosel­lane enfin frôlant le régime d’ex­ter­mi­na­tion du KGB… garde vivante la flamme du souve­nir (gardez la lampe allu­mée !) et éclaire aussi notre conscience collec­tive natio­na­le… Cela s’ap­pelle un devoir d’hu­ma­ni­té… une exigence citoyenne.
Je pense à tous ceux, des amis, qui ont œuvré au sein de notre asso­cia­tion – dispa­rue aujourd’­hui…
Accep­tez avec nos senti­ments de recon­nais­sance nos frater­nelles salu­ta­tions.
Alphonse et Gaby Hueber, RICHWILLER.

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DIVERS

Inter­ven­tion de Mr HARTMANN Chris­tophe – Vice-Président

Rappelle qu’une rencontre entre jeunes Alle­mand et Français avait déjà eu lieu au Mémo­rial
Cons­tate que l’ou­vrage de Pierre Rigou­lot était déjà présenté à Oradour-sur-Glane.

Mr ROEGEL Emile

A été contacté récem­ment par un jeune géné­ral, nommé Royal, dont le père était à Tambov. Ce géné­ral vit à Lapou­troie. Orga­nise à Rennes une réunion sur le thème de l’in­cor­po­ra­tion de force et Tambov.

Il faut écrire nos souve­nirs, notam­ment au travers du bulle­tin des Anciens.
Je me suis toujours posé la ques­tion : « Qu’au­rais-je fait à Oradour-sur-Glane ? ».
Nous les Alsa­ciens et Mosel­lans, sommes diffi­ci­le­ment caté­go­ri­sables, c’est notre destin.

Une personne du public (Claude DIRINGER – Pèle­rin 2010) informe que le 20 mai à 20 heures, l’as­so­cia­tion Val Avenir orga­nise à Sainte Marie-aux-Mines une soirée autour de Tambov.

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