Fiches de la Région Alsace :
- CAENAF – Fichier des soldats morts sous uniforme français (BAVCC -Caen)
- ADEIF – Recueil photo des disparus du Bas-Rhin (ADEIF)
- CAEN – Fichier des Incorporés De Force (IDF) « Morts Pour La France » (BAVCC-Caen) – version de 2005
- CAEN3 – Fichier des Incorporés De Force (IDF) « Morts Pour La France » (BAVCC-Caen) – version de 2007
- REP-1946 – Registre des non-rentrés en 1946
EXTRAIT DE L’ARTICLE « La nazification des prénoms et des noms en Alsace » paru dans le Bulletin fédéral de la Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace n° 166, décembre 2022, p.22–27, transmis par Bertrand Merle :
A Zinswiller, Hubert (né en 1917), Lucien (1922) et Joseph Brisbois (1916), ont vu les demandes présentées par leur mère refusées, puisqu’ils sont absents. Leur maman, Maria née Zeis le 12 août 1883 à Mouterhouse (Moselle) a présenté le dossier pour elle-même et ses sept enfants le 30 mai 1941 et propose Zeis, le nom de sa mère. Elle est veuve de François Brisbois mort en 1939. Le 8 janvier 1942, le maire de la commune, Hieronimus, indique au Landkommissar de Haguenau, que « Hubert Brisbois est parti pour une destination inconnue. » Le 16 janvier, un rapport de gendarmerie indique après audition de Maria Zeis, que Hubert, électricien chez De Dietrich à Reichshoffen est absent depuis le 20 novembre 1941 et n’est pas rentré du travail. Lucien, scolarisé dans les années 1930 au collège Saint-Etienne à Strasbourg, excellent élève, a disparu à la même date. Un troisième, Joseph, serrurier chez De Dietrich est parti le 13 janvier 1942. Au cours de son interrogatoire, Maria Zeis montre une lettre qu’elle a reçue le 3 décembre 1941. Le gendarme constate que le timbre est allemand et le cachet postal indique Metz. « Nous sommes bien arrivés et pris en charge » avait écrit Lucien. Le gendarme émet l’hypothèse que les deux premiers disparus « sont quelque part en France non occupée, que madame Zeis sait très bien où ils sont mais ne veut pas le dire et que les jeunes hommes ont mis un stratagème en place pour expédier la lettre. » Deux ans plus tard, Lucien Brisbois, domicilié à Fezansac (Gers), séminariste, a rejoint la brigade indépendante Alsace-Lorraine dans le bataillon Metz, compagnie Kléber. Il est mortellement blessé à la tête à Courtalevant (Territoire-de-Belfort) le 24 novembre par une balle explosive et décède à l’hôpital Saint-Morand d’Altkirch en Alsace le 26 novembre 1944[1]. Il est enterré au cimetière de Zinswiller. Sur la plaque, il est précisé qu’il est abbé. L’inscription est complétée par le nom d’un des frères : « En mémoire de Brisbois Victor », décédé le 24 octobre 1944 selon les données du cimetière. Incorporé de force, il est tombé en Lettonie. Les deux frères sont « morts pour la France ».
[1] Brigade Alsace-Lorraine bulletins n° 8, 1948 et n°75, suite L, 1954. Site du Comebal. Ainsi que : Rémy TROMMENSCHLAGER, Etude prosopographique de la brigade Alsace-Lorraine, mémoire de master histoire de l’Europe, université de Haute-Alsace, 2012. Document communiqué par Pierre Peltre, président du Comebal http://comebal.free.fr/. Dossier Lucien Brisbois CHD de Caen AC 21P 34185. Voir aussi www.malgré-nous.eu pour Chrétien Victor Brisbois.