Article paru dans les DNA du 14.3.2018 transmis par Yves Scheeg et Walter Oster.
Le premier est tombé en mars 1944 à Abisha en Russie, lors de combats face à l’Armée rouge. Né en 1917, c’était l’aîné de la fratrie. René, lui, a été condamné à mort après une tentative d’évasion courant 45 en Italie. Et puis il y a Albert, le plus jeune, né en 1921, porté disparu sur le front de l’Est, en Pologne. « Juste après la guerre, ma grand-mère allait chaque semaine à la gare de Strasbourg lorsque les convois revenaient du front avec les prisonniers. Elle espérait retrouver son fils ».
Informations parcellaires
Et puis elle a contacté une radio locale qui diffusait l’émission La voix des prisonniers et des déportés. « Très vite, un certain André Mathis, Strasbourgeois, a pris contact avec mes grands-parents. Il avait vu Albert en janvier 1945 à Pila, en Pologne. Il était assis, au sol, à l’entrée d’un immeuble, une balle dans un genou. Ils étaient encerclés par les Russes. Ce Mathis a pu s’en sortir. Mais pas Albert ».
Trois morts mais aucune sépulture. Il y a une vingtaine d’années en lisant un article de presse, Claude découvre l’existence du VDK (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge), l’organisme chargé de l’entretien des sépultures allemandes. Il décide de les contacter pour en savoir plus sur les lieux où seraient enterrés ses oncles. Le VDK transmet sa demande à la Wast, service pour l’information des proches parents tués de l’ancienne Wehrmacht.
« J’ai reçu en retour une fiche détaillée sur chacun de mes oncles ». Mais les informations sont parcellaires. Pour René, Claude apprend qu’il a été inhumé « par les forces armées britanniques en Italie » le 20 avril 1945. Le lieu reste inconnu. Persévérant, il mène l’enquête, arrive à déterminer le cimetière où repose son oncle. Il s’agit d’un vaste espace mémoriel (30 658 tombes), situé entre Bologne et Florence, sur l’Appennino Tosco-Emiliano au point le plus élevé de la Futa Pass, à 952 mètres.
La Wast lui procure un document de l’armée néo-zélandaise précisant le numéro de plaque de René. Il aura moins de chance pour Albert et Ernest dont il ne sait toujours rien de leur lieu d’inhumation.
Claude raconte alors son histoire à ses collègues de boulot. Il s’aperçoit que certains souhaiteraient entamer des démarches similaires, ayant des membres de leur famille également disparus. « Avec l’arrivée d’internet au début des années 2000, je me suis aperçu que nous étions des milliers à chercher : des Français mais aussi des Allemands, des Suisses, des Autrichiens… »
Plus de 500 dossiers…
Il se rapproche de l’historien Nicolas Mengus dont le site, spécialisé sur l’incorporation de force (*), est un média idéal pour lancer des avis de recherche. Et ça marche ! A ce jour, il a traité plus de 500 dossiers. Et dans le lot, il y a de belles histoires. Comme celle de Roland Gutleben qui a retrouvé la tombe de son père, à Sebesh, une bourgade située à l’extrême ouest de la Russie.
Il a pu s’y rendre en 2012, un moment éprouvant pour le Colmarien. « Je me suis retrouvé là devant cette croix, totalement bouleversé, en pleurs ; j’ai même crié », témoignait-il en 2012.
Il y a également des déceptions. « On peut retrouver un lieu de sépulture mais que la végétation ou l’urbanisation a fait disparaître. C’est arrivé par exemple en Ukraine où un cimetière a été rasé au profit de jardins familiaux ».
Et puis il y a des très mauvaises surprises… « Je travaille avec les archives de Caen qui m’adressent les dossiers des soldats morts ou disparus. Les familles tombent quelquefois des nues quand je leur apprends que leur ancêtre n’a pas le droit à la mention “Mort pour la France” ». Cela veut dire qu’il était plutôt volontaire qu’incorporé de force… »
Celui qui vient de se lancer dans un fastidieux recensement des Haut-Rhinois disparus n’explique pas vraiment cette appétence pour ce type d’enquêtes si particulières.
Peut-être se reconnaît-il dans ces neveux, nièces, enfants et petits-enfants désireux d’en savoir plus sur cet ancêtre tombé sous uniforme allemand et dont le corps n’a jamais été retrouvé. « Il y a toujours une satisfaction à voir ces familles heureuses de pouvoir enfin trouver une réponse à leur question ».
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En 1996, le groupe des jeunes est créé. C’est eux qui vont aménager cet espace dédié aux Français. Le 8 août 1998, un mémorial est inauguré : il s’agit d’une croix monumentale de 4,5 m de haut, de deux stèles et de 20 urnes scellées et remplies de terre prélevée au pied des monuments aux morts des 20 arrondissements d’Alsace et de Moselle. Tous les deux ans, l’association organise un voyage dont le but est de nettoyer ce site. Mais pas que. « Nous voulons également permettre aux orphelins dont le papa repose en cette terre russe de se recueillir », ajoute Claude Herold. Le prochain voyage aura lieu du 22 au 30 août.
Bonjour,
Dans l’article, il est mentionné « On peut retrouver un lieu de sépulture mais que la végétation ou l’urbanisation a fait disparaître. C’est arrivé par exemple en Ukraine où un cimetière a été rasé au profit de jardins familiaux »; Sauriez-vous me dire de quel cimetière il s’agit en Ukraine svp?
Mon grand-oncle est décédé au front en Ukraine et je suis aussi en recherches.
Un grand merci par avance et bravo pour ce que vous faîtes!
Avec mes meilleures salutations,
Stéphanie Munch
Bonjour,
Je vous invite à contacter directement Claude Herold : claude.herold@wanadoo.fr
Cordialement,
Nicolas Mengus
D’accord, merci pour votre réponse.
Avec mes meilleures salutations,
Stéphanie Munch
je viens de tenter d’envoyer un mail à claude.herold@wanadoo.fr, mais j’ai un rejet (l’adresse est introuvable)
je lui écrivais :
Merci pour ce travail que vous avez entrepris
Mon père Charles Zimmermann et son frère de Dettwiller ont disparu en janvier 1945.
L’acte décès que ma mère a fait faire vers 1960 mentionne Rastenburg qui est actuellement en Pologne (Kętrzyn) où je me suis rendu,
mais on ne voit rien (il y a toujours le bunkers et d’autres vestiges.)
Pour mon oncle nous avons une lettre de Pilsen en 11/44.
Ils figurent tous 2 dans le catalogue des disparus qui a été publié après la guerre (j’en ai un exemplaire)
Sont-ils sur le mur ?
je pourrais vous envoyer la réponse de la croix rouge allemande qui nous a été envoyée
Bonjour, La nouvelle adresse de Claude Herold est : claude.herold1956@orange.fr
Cordialement,
Nicolas Mengus
Bonjour,
Je cherche des rensignements à propose du cousin de mon père.
Il s’appelait Joseph Simler , était né et domicilié à Schwobsheim (67).
Pourriez vous m’aider?
En vous remerciant d ‘avance
Merci pour ce travail que vous avez entrepris
Mon père Charles Zimmermann et son frère de Dettwiller ont disparu en janvier 1945.
L’acte décès que ma mère a fait faire vers 1960 mentionne Rastenburg qui est actuellement en Pologne (Kętrzyn) où je me suis rendu,
mais on ne voit rien (il y a toujours le bunkers et d’autres vestiges.)
Pour mon oncle nous avons une lettre de Pilsen en 11/44.
Ils figurent tous 2 dans le catalogue des disparus qui a été publié après la guerre (j’en ai un exemplaire)
Sont-ils sur le mur ?
Contactez Claude Herold : claude.herold1956@orange.fr