Émotion et révolte lors du débat sur “Les Malgré-Eux »

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La section de Bitche de la Société d’his­toire et d’ar­chéo­lo­gie de Lorraine, prési­dée par Joël Beck, a orga­nisé la projec­tion en avant-première du film “Les Malgré-eux” de Bruno Cohen à la salle Cassin de Bitche.
Sa projec­tion a suscité beau­coup d’in­ter­ro­ga­tions, d’émo­tion, mais aussi de la révolte parmi les nombreux spec­ta­teurs, surtout chez les fils de Malgré-Nous dont les pères ne sont pas reve­nus.
Lors du débat, animé par Joseph Antoine Sprunck, Bruno Cohen explique que c’est à la demande du Conseil Géné­ral de la Moselle que; depuis quatre ans, chaque année, il réalise un film sur la période 1939–1945. Le premier fut L’éva­cua­tion, le second la résis­tance, le troi­sième, de gré et de force, le quatrième les Malgré-Nous, les deux derniers trai­te­ront, la vie dans le Reich, et le dernier la libé­ra­tion.

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Ci-dessus : Bruno Cohen, Thérèse Scheidt et Fernand Foeglé répondent aux ques­tion des spec­ta­teurs.

L’’es­prit euro­péen

Ces films sont surtout desti­nés à être diffu­sés sur les chaînes de télé­vi­sion et dans les établis­se­ments scolaires. “J’ai constaté que tous ceux qui ont souf­fert durant la dernière guerre et surtout pendant l’an­nexion sont main­te­nant très euro­péens. Chaque personne a sa propre histoire. Après la guerre, beau­coup ont honte de racon­ter ce qu’ils ont vécu, et main­te­nant ils racontent, ils libèrent leur parole. C’était une période très dure pour les Mosel­lans, car en Moselle il y avait 300 agents de la Gestapo, alors que dans les autres dépar­te­ments, 50 offi­ciaient. Les souf­frances engen­drées durant l’an­nexion en Moselle ne sont pas encore oubliées par les familles.” Un fils de Malgré-Nous de Sarre­gue­mines, dont le père n’est pas revenu, se demande encore aujourd’­hui pourquoi la France et l’An­gle­terre, qui ont déclaré la guerre à l’Al­le­magne, n’ont pas fait la guerre entre 1939 à 1940. « Ils ont attendu l’ar­mée alle­mande sur la fron­tière où les mili­taires s’amu­saient et brûlaient les meubles des réfu­giés.”

Travailler pour un timbre-poste

Thérèse Scheidt, Malgré-Elle dès l(âge de 16 ans a “gagné par jour de travail 20 Pfen­nigs, la valeur d’un timbre-poste à l’époque” avoue-t-elle. Pour Fernand Foeglé, fils de Malgré-Nous, dont le père n’est pas revenu, “Incor­po­rer de force les Mosel­lans et les Alsa­ciens, est un crime. Cela était possible, car la France a colla­boré avec l’Al­le­magne.” Raymond Colling, qui avait deux frères incor­po­rés de force, avoue qu’il “n’a pas encore oublié cette période 1939–1945. Chaque fois que je vois à la télé­vi­sion des popu­la­tions fuir la guerre avec le strict mini­mum, je suis ému aux larmes” Un habi­tant de Bitche, origi­naire de Lyon, “ne connais­sait pas ce problème de malgré-eux, et ce film lui a permis de décou­vrir cette situa­tion.”dit-il. Pour Marie-José Lang, de Bitche, fille de Malgré-Nous, “ce film de 26 minutes a été très bien conçu et relate très bien la situa­tion des Malgré-eux.”

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